Pour beaucoup, il est surtout connu pour être l'un des jurés de la deuxième édition de "Popstars" en France, au cours de laquelle il a dû faire semblant d'être enthousiaste face à l'idée de Bruno Vandelli de donner le nom de "Quadricolore" au groupe qu'il était en train de former, une idée qui fait encore sourire dix ans plus tard. Mais Valéry Zeitoun était surtout le patron du label AZ, filiale d'Universal. Jusqu'à cette semaine.
Dans un communiqué envoyé hier, Universal Music annonce en effet le départ de celui qui était à l'origine de la création du label AZ en 2002. Un départ repris ce matin par Le Parisien, qui remet en cause la version officielle d'un départ "très poli" qui a en fait été causé par une bagarre entre Valéry Zeitoun et son rival au sein d'Universal, Olivier Nusse, ancien boss du label ULM désormais à la tête du Mercury Group.
Les deux hommes sont dans des positions différentes chez Universal. Valéry Zeitoun n'est pas parvenu à développer de nouveaux artistes francophones avec succès depuis Chimène Badi et Grand Corps Malade, à peine sauvé cette année par la disparition d'Amy Winehouse qui a boosté les ventes des disques de la chanteuse, distribués par AZ en France. Le second a le plus gros succès francophone de l'année à son actif, "Bretonne" de Nolwenn Leroy et a signé quelques belles réussites entre Ben L'Oncle Soul, Stromae l'an dernier ou encore Thomas Dutronc.
L'affrontement a lieu jeudi soir, selon Le Parisien. Olivier Nusse organise une soirée pour le rappeur anglais Example, dernière signature du label qui y donne un petit concert privé. Puis, le patron de Mercury finit la soirée avec plusieurs personnes au Montana, un restaurant parisien. A quelques tables de lui, Valéry Zeitoun. "On se nargue, on se toise, on se chauffe et le ton monte ce soir là, entre collègues de la grande maison Universal, au point d'en venir vraiment aux mains. Scandale!", écrit Le Parisien.
"Valéry Zeitoun n'a pas remis les pieds chez Universal depuis. L'affaire est visiblement vite remontée jusqu'au bureau du PDG, Pascal Nègre, au passage, de moins en moins solidaire du bilan contrasté du patron de AZ ces derniers mois", continue le quotidien selon lequel les dépenses et l'absence de succès de Valéry Zeitoun tranchent avec les choix judicieux et le budget bien tenu d'Olivier Nusse. "Entre ses deux petits protégés, Pascal Nègre a vite choisi pour trouver un gagnant et un perdant, selon les règles impitoyables de l'entreprise, dans ce clash aussi confus qu'inattendu", ajoute Le Parisien.
Et à l'image des artistes qui règlent leurs comptes sur Twitter, Olivier Nusse s'est fendu de deux tweets hier soir qui font indéniablement référence à l'incident : "Le développement d'artiste c'est pas comme le Poker, tu peux pas bluffer... La mission principale d'un patron de label aujourd'hui c'est le développement d'artiste, voilà tout...".