Anne-Flore Marxer sort du silence. La snowboardeuse a accepté de revenir pour la première fois sur le terrible accident d'hélicoptères ayant frappé le tournage de "Dropped", l'émission de TF1 à laquelle elle participait. Le 9 mars dernier, ce dernier avait coûté la vie à 10 personnes dont 8 Français. Parmi eux, les sportifs Camille Muffat, Alexis Vastine et Florence Arthaud, ainsi que cinq salariés de la société de production ALP.
Interrogée par L'Equipe (article payant), Anne-Flore Marxer évoque ainsi "un événement horrible" qu'elle n'oubliera jamais et qui marque encore profondément sa vie d'aujourd'hui. "Personne ne va bien, évidemment. On passe par des étapes où l'on est très triste, en colère, angoissé...", explique-t-elle.
Au cours de cet entretien, la snowboardeuse revient aussi sur la pression médiatique dans les jours qui ont suivi le drame. "On a tous vécu un truc horrible, en s'épaulant les uns les autres. Pendant trois jours, on est restés à huis clos dans l'hôtel. On ne pouvait pas mettre le nez dehors parce que la presse était là à nous attendre...", raconte-t-elle. "Les villageois avaient allumé des bougies en mémoire des victimes, j'aurais bien aimé participer à ça plutôt que d'être épiée comme dans un zoo, avec la sensation que tout ce qu'on faisait pouvait être mal interprété", déplore la sportive.
Anne-Flore Marxer se dit par ailleurs favorable à la diffusion par TF1 du premier épisode de "Dropped" tourné avant le drame. "Ce serait un moyen de rendre hommage aux sportifs décédés mais aussi aux autres victimes, qu'il ne faut pas oublier", justifie-t-elle. "Diffuser cet épisode, ça témoignerait du bonheur que l'on a vécu tous ensemble et je pense que ce serait réconfortant pour les proches des victimes... Parce que c'est ce beau souvenir que l'on doit garder d'eux. Mais ce n'est que mon avis", précise cependant la snowboardeuse.
Une position qui rappelle celle exprimée un temps par le père d'Alexis Vastine, qui s'était lui aussi montré ouvert à une diffusion du premier épisode sur TF1. "Pourquoi n'y aurait-il que nous ? Si ça peut profiter aux gens qui aimaient tous les sportifs, pourquoi pas", avait justifié ce dernier.
Alors que certains proches des victimes ont rapidement pointé du doigt la responsabilité d'ALP, Anne-Flore Marxer dédouane pour sa part la société de production, tout comme l'avait fait Alain Bernard. "Il faut avoir l'intelligence de comprendre que certains accidents arrivent et qu'il n'y a pas toujours de raison ou un responsable à montrer du doigt, même si ce qui est arrivé est dramatique", estime-t-elle ainsi.