Pour la deuxième année consécutive, le ministère de la Culture joue la transparence en rendant public le montant des aides à la presse accordées en 2013. Ces aides sont officiellement versées par l'Etat pour garantir la liberté de la presse et conforter les conditions de son pluralisme. Elles se répartissent en plusieurs catégories : aides directes, postales ou encore à des tiers (SNCF).
En 2013, les 200 titres de presse les plus aidés se sont ainsi partagés 288 millions d'euros. Comme l'année dernière, les journaux les plus subventionnés restent "Le Figaro" et "Le Monde" qui ont touché tous deux 16,1 millions d'euros l'année dernière. La troisième place du classement est désormais occupée par "Aujourd'hui en France" avec près de 12 millions d'euros, devant "Ouest France". Le titre de presse le plus vendu de l'Hexagone a ainsi bénéficié de 10,4 millions d'euros de subventions, à quasi égalité avec "La Croix". Suivent "Télérama" (10,1 millions d'euros), "Libération" (9,8), "Le Nouvel Observateur" (8,2 millions d'euros) et "Télé 7 Jours" à 6,9 millions d'euros. A noter que les pure players ont disparu cette année du classement du ministère de la Culture des 200 titres les plus aidés. Seul Slate.fr l'avait intégré l'annnée dernière (194e, 166.524 euros).
Si l'on prend en considération les aides rapportées au nombre d'exemplaires vendus par les titres de presse, le classement est évidemment bouleversé comme le souligne "Les décodeurs" du "Monde". C'est ainsi "L'Humanité" (6,9 millions d'euros en 2013) qui est le journal le plus subventionné avec une aide de près de 63 centimes sur chaque exemplaire. Viennent ensuite dans le top 20 beaucoup de titres confidentiels mais aussi des titres plus connus à l'image de "Télérama" (5ème avec 0,336 euro par exemplaire), "La Croix" (7ème), "Libération" (12ème), ou encore "Valeurs actuelles" (19ème à 0,22 euro par exemplaire). Sur ce critère, "Le Monde" et "Le Figaro" n'apparaissent ainsi pas dans le Top 20.
"Les décodeurs du Monde" montre aussi que c'est la presse locale qui est la plus subventionnée avec 96,4 millions d'euros d'aides cumulées, suivi de la presse nationale généraliste (72 millions d'euros) et des magazines d'information à hauteur de 27 millions d'euros, tout comme la presse télé papier (27 millions aussi).
Rappelons que les aides publiques à la presse ont doublé depuis les états généraux de la presse tenus en 2008. Elles ont été sévèrement critiquées par la Cour des compte en février puis en septembre 2013. Les magistrats de la rue Cambon ont ainsi jugé que le plan d'aide déployé entre 2009 et 2011, d'un coût total de 5 milliards d'euros, avait été "peu efficace" et avait entraîné une situation de "dépendance" pour le secteur.