Les lecteurs de "Newsweek" peuvent se réjouir. Moins d'un an après sa dernière sortie en kiosques en décembre 2012, le magazine va renaître de ses cendres sous forme papier, selon le New York Times. Le rédacteur en chef du titre, Jim Impoco, a fait part hier de son intention de relancer une version hebdomadaire de 64 pages, tirée à 100.000 exemplaires la première année.
Selon lui, la nouvelle version de "Newsweek" devrait avoir un positionnement haut de gamme et coûter plus cher à l'achat qu'auparavant. Pour réinventer le modèle économique, Jim Impoco a expliqué miser davantage sur les abonnements, à l'image du concurrent "The Economist", que sur la publicité. Il a également promis de limiter les coûts de fabrication du titre grâce à des négociations très serrées avec les imprimeurs et les distributeurs. Le retour en kiosques du célèbre magazine est pour l'instant prèvu pour le mois de janvier ou février 2014.
La retour au papier papier est un nouvel épisode inattendu dans l'histoire très chaotique de l'hebdomadaire depuis quelques années. Fondé en 1933 par un ancien journaliste du Time, "Newsweeek" comptait au début des années 1990 plus de 3 millions de lecteurs dans 190 pays. Mais les ventes ont régulièrement décliné pendant deux décennies, pour finir à 1,5 million de lecteurs en 2010. Cette année-là, alors en proie à de graves difficultés financières, "Newsweek" avait finalement été cédé par son propriétaire depuis 1961, le groupe Washington Post, au milliardaire californien Sidney Harman pour un dollar symbolique. L'homme d'affaires avait par la suite décidé de fusionner le deuxième hebdomadaire américain avec le site d'information "The Daily Beast", propriété du groupe internet IAC.
En décembre 2012, soit deux mois avant les 80 ans de "Newsweek", IAC décidait de faire basculer le news magazine dans l'air du "tout numérique" en arrêtant la distribution papier et en le rebapisant "Newsweek Global". Visiblement peu convaincu par sa propre stratégie, le groupe IAC avait finalement annoncé, cinq mois plus tard, son souhait de le revendre pour mieux se concentrer sur "The Daily Beast". C'est finalement le groupe de médias informatique IBT Media qui avait racheté le news magazine à IAC en août dernier. C'est désormais lui qui va piloter son retour au print.