"Valeurs actuelles" entame un bras de fer avec Fleur Pellerin. Ce matin, l'hebdomadaire annonce dans un communiqué avoir porté plainte contre la France auprès de Margrethe Vestager, la Commissaire européenne à la concurrence, pour "aide d'Etat incompatible avec le Traité de l'Union Européenne dans le secteur de la presse d'information politique et générale de diffusion nationale". L'entreprise estime que la réforme des aides à la presse est "contraire aux règles communautaires" et demande l'ouverture d'une procédure formelle pour éviter que cette mesure soit appliquée dans les conditions envisagées.
Valmonde & Cie, la société qui édite le magazine, conteste juridiquement la réforme des aides à la presse, pensée en réaction aux difficultés financières traversées par "Charlie Hebdo" avant d'être victime du terrorisme. Cet automne, la ministre a décidé de revoir les aides versées à la presse pour défendre "le pluralisme d'opinions". Jusqu'ici réservées aux quotidiens, celles-ci ont été étendues aux magazines à plusieurs conditions, dont une se place sur un terrain moral : ne pas avoir été condamné pour racisme, antisémitisme ou incitation à la haine ou à la violence au cours des cinq dernières années.
Ce qui n'est pas le cas de "Valeurs actuelles", dont les Unes sont régulièrement contestées. En mars 2015, "Valeurs actuelles" a été condamné pour diffamation et provocation à la discrimination, la haine ou la violence envers les Roms après sa Une polémique sur les Roms ("Roms, l'overdose"). En février 2015, l'hebdomadaire a été également condamné pour "provocation à la discrimination envers les musulmans" suite à une Une avec une statue de Marianne voilée, titrée "Naturalisés : l'invasion qu'on cache".