Alain Delon sort du silence. Discret dans les médias depuis plusieurs mois, le comédien était hier soir le premier invité de "Stupéfiant !", la nouvelle émission culturelle de France 2 présentée par Léa Salamé et produite par Bangumi. A cette occasion, l'acteur de 80 ans est revenu sur les lieux de tournage du "Guépard" de Luchino Visconti, drame psychologique de 1963 qui lui avait valu une nomination aux Golden Globes en tant que révélation masculine de l'année.
Et à cette occasion, Alain Delon a été interrogé par la journaliste sur de nombreux sujets, dont ses opinions politiques. Et s'il affirme avoir "toujours été de droite", l'acteur est "emmerdé" par la primaire. "Il n'y a pas beaucoup de monde (qui saute aux yeux)...", estime celui qui voterait pour... Alain Juppé. Une déclaration surprenante, puisqu'Alain Delon était un soutien et ami de Nicolas Sarkozy. "C'est lui qui m'a quitté, ce n'est pas moi. Il m'a largué, je n'existe même plus à ses yeux alors que voulez-vous que je fasse ? Je vais aller en rampant le chercher ?", s'est justifié Alain Delon à Léa Salamé à propos de l'ex-président.
Selon lui, si Nicolas Sarkozy ne lui adresse plus la parole, c'est "parce qu'un jour, encore un coup de la presse qui a dit des conneries : ils ont fait allusion au Front national et moi". Une référence à la polémique qui avait entouré un entretien de 2013 où Alain Delon affirmait "approuver, pousser et comprendre parfaitement" la montée du parti d'extrême droite. "C'est une amitié de 50 ans avec Jean-Marie Le Pen, c'est tout. Ca me regarde personnellement mais je souffrirais à sa place de ce que sa fille lui a fait", s'est justifié hier Alain Delon qui juge les représentants du FN "plutôt plus arrogants et directs que tous les autres". "Eux au moins, on sait ce que c'est", a-t-il tranché.
Quant à la polémique qui a suivi, et qui lui a valu de perdre l'amitié de Nicolas Sarkozy et le titre de président à vie du jury de Miss France, Alain Delon a confié l'avoir mal vécue. "On m'a rayé sans me prévenir : j'ai perdu Sarkozy (...), on m'a rayé de la présidence de Miss France à vie. J'ai quand même eu envie de le dire et je le dis maintenant : ça représente quand même 2 ou 3 millions de personnes. Vous dites FN, vous êtes viré de partout ? Il faut bien dire les choses telles qu'elles sont", a pesté l'acteur, qui reste "de droite". "Mais si je devais être d'extrême droite, je serais d'extrême droite", a conclu celui qui ne vote pas Le Pen "pour le moment". puremedias.com vous propose de découvrir cette séquence.