Il n'a pas démérité. Hier soir, alors qu'il se produisait face à 25 autres pays européens, Amir a terminé sixième lors de la grande finale de l'Eurovision 2016. Le chanteur français a assuré lors de sa prestation sur son premier single, "J'ai cherché", et a séduit à la fois les jurys nationaux et les téléspectateurs, se classant troisième après le vote du jury et neuvième auprès des téléspectateurs. Quelques minutes après sa victoire, Amir a répondu aux questions de puremedias.com.
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Propos recueillis par Charles Decant.
Tu es arrivé sixième, dans quel état d'esprit es-tu ?
Je suis ravi, évidemment ! Je n'en reviens pas... Je pense que c'est pour moi personnellement une mission réussie. Mais en termes d'Eurovision, personnellement veut dire nationalement. J'ai atteint mon objectif fixé au premier jour, qui était de ramener l'honneur à la France. J'y croyais depuis le départ. Je pense que le fait de croire en les équipes qui travaillent avec moi, croire au fait que l'Eurovision est peut-être quelque chose qui demande une stratégie de travail. Et tout le monde s'est aligné sur cet état d'esprit, et ça a permis que ce projet sur lequel les gens travaillent avec le coeur et mettent beaucoup d'ambition, réussisse.
La délégation aussi est aux anges...
Comme notre objectif a été de faire quelque chose de bien, et que visiblement on l'a fait, on est tous heureux. Le passage d'une 26e à la 6e place est un bond énorme, et j'espère que c'est le début de quelque chose qui n'ira qu'en s'améliorant. Peut-être qu'on gagnera l'an prochain, ou sur le podium ! En tous cas, je suis ravi d'avoir participé à ce que la balance bascule. Pourvu que ça dure !
Comment tu t'es senti au moment de monter sur scène ?
Je me suis senti merveilleusement bien ! J'ai fait une douzaine de prestations en répétition, avec ou sans public, mais elles s'étaient toutes déroulées dans un état d'esprit de travail. Et je m'étais toujours dit que la dernière, celle qui est devant le public, celle qui clôturerait cette aventure, se ferait dans le plaisir. C'est comme ça que je suis venu. C'est la première prestation où je n'avais pas les mains moites, où je n'avais pas la respiration qui tremblait ou se bloquait, où je suis dit que le concours n'était plus entre mes mains. Je suis venu pour m'amuser. Je savais que si ça transparaissait, ça toucherait les gens.
Tu as séduit à la fois le public et le jury, contrairement à la Pologne par exemple, c'est important ?
Ca veut dire qu'on a plu aux deux, dans des proportions différentes. Ca m'encourage par rapport à une chanson que j'ai co-écrite, par rapport à l'ouverture des oreilles des gens en Europe qui ont des cultures et des goûts différents. Mais c'est très encourageant de savoir que c'est si universel que ça ! Et ça me fait surtout plaisir par rapport à la France, parce que le regard que peuvent avoir les votants ou les jurys n'est pas toujours uniquement un regard artistique. Ils ont aussi un ressenti personnel, ce sont des humains, on est tous pareil. Et le fait de savoir que la France a pu plaire à presque tout le monde et presque aussi fort, c'est ça qui est touchant et qui fait du bien.
Tu as beaucoup travaillé pour améliorer la prestation, et il y a encore eu des changements ce soir, notamment au niveau de la réalisation ! Quand ont eu lieu les toutes dernières modifications ?
La dernière répétition qui a eu lieu samedi après-midi a été visionnée par le chorégraphe et le chef de la délégation, qui ont demandé quelques légers changements de caméras. Ils ont été adaptés à ma chorégraphie, à mon mouvement. J'ai fait la même chose, mais je pense que ça sublimait encore un peu plus ! Après, je n'ai pas du tout vu ma prestation, je suis très, très curieux de voir à quoi ça ressemble !
A propos de ta prestation, tu préparais une surprise qui devait être dévoilée ce soir, mais elle n'a pas eu lieu...
La surprise, c'est que les pixmobs, les bracelets portés par les spectateurs et qui s'illuminent, devaient s'allumer. Depuis le départ, cette prestation a été imaginée sur le thème de l'espace et des étoiles. Pour moi, le point culminant est le moment où je chante "J'ai jeté". On ne pouvait pas le dévoiler ni le mettre en place pendant les répétitions parce que cela demandait tout un public avec des pixmobs. Mais quand je fais "J'ai jeté", cette lancée que je fais depuis la scène devait illuminer le public de manière progressive et géolocalisée. Ca ne s'est pas passé parce que le système a été défaillant. Trois candidats devaient avoir ça dans leur mise en scène mais n'ont pas pu en bénéficier. Je ne me plains pas, je ne pense pas que ça ait impacté quoi que ce soit parce que les gens ne s'y attendaient pas de toute façon. Mais visuellement, j'aurais bien aimé voir la prestation avec ça parce que j'en ai rêvé tellement longtemps ! Mais c'est pas grave.
Celle belle performance devrait booster le single et l'album !
Il y a un single qui marche très très bien déjà, grâce à l'Eurovision. Et c'était un pari depuis le départ, parce que le single aurait pu ne pas marcher à cause de l'Eurovision, et ce n'est pas du tout ce qui se passe. C'est très encourageant. Mon album qui est sorti il y a trois semaines est dans le top des ventes, c'est merveilleux. Les gens soutiennent, les gens aiment. Si tout se passe bien, il y aura une promotion de l'album, d'autres singles qui vont sortir, une tournée... On n'a pas fini de travailler, on a encore beaucoup de choses devant nous !