Dans une interview à paraître dans "Télé 7 jours", Antoine de Caunes a un peu levé le voile sur ce que sera son "Grand Journal" prévu à l'antenne dès le 26 août prochain. Au cours de ce même entretien, l'ex-trublion de "Nulle part ailleurs" est également revenu sur le contexte dans lequel il a été amené à prendre les commandes du navire amiral de Canal+.
Antoine de Caunes a pris la décision d'accepter la proposition de Canal+ sur les conseils de ses proches, et particulièrement de son épouse, Daphné Roulier, elle aussi animatrice sur la chaîne. En juin dernier, l'acteur-réalisateur a, dans un premier temps, décliné la proposition de Rodolphe Belmer car il était à l'époque engagé pour tenir le rôle principal du prochain film de Roschdy Zem. Mais il a finalement dû renoncer à ce projet de long métrage. Et c'est en fait son épouse, aidée d'un vieux complice d'Antoine de Caunes, Laurent Chalumeau, qui a décidé, de sa propre initiative, de recontacter le directeur général adjoint de Canal+ pour "savoir si la place au 'Grand Journal' était toujours disponible". La chaîne a alors renouvelé sa proposition, qu'Antoine de Caunes a cette fois acceptée sur les conseils insistants de sa femme. "Laurent et mon épouse ont décidé pour moi" a ainsi révélé le réalisateur de "Monsieur N".
Au cours de ce même entretien, Antoine de Caunes s'est par ailleurs livré à un droit d'inventaire sans concession du "Grand Journal" de l'ère Denisot. "C'était trop compartimenté" a-t-il ainsi affirmé. "Les séquences s'enchaînaient à la vitesse du son, personne n'avait le temps de parler. Les chroniqueurs étaient sagement assis en rang d'oignons à attendre qu'on leur donne la parole" a-t-il également reproché, avant de poursuivre : "Par lassitude, par usure, à cause de la concurrence qui s'est développée, 'Le Grand Journal' est passé en mode turbo. Ça a frustré tout le monde, sur le plateau comme de l'autre côté du poste". Antoine de Caunes n'est pas non plus très tendre avec l'ancien présentateur. Affirmant qu'il n'avait pas "la même nature" que Michel Denisot, il a expliqué être quelqu'un de "plus chaleureux". "Michel est plus calme et flegmatique (...), il la jouait à l'ancienne, comme la figure tutélaire qui distribuait la parole", lance son successeur.
Quant à son propre "Grand Journal", Antoine de Caune le veut plus déjanté et divertissant. "J'ai surtout envie que ça brasse, que ça vive ! Que la parole circule, qu'on s'amuse, que 'Le Grand Journal', ce soit un peu le bordel (...) J'ai envie qu'il se dégage un sentiment général de bienveillance" a ainsi expliqué l'animateur. Ce dernier a par ailleurs confirmé que la première partie de l'émission traitera comme auparavant de l'actualité, de politique et de société. La seconde, se rapprochera, elle, "des late shows américains" et sera entièrement "scénarisée et centrée autour de l'invité".
Antoine de Caunes semble d'ailleurs beaucoup s'inspirer de ce qui se fait aux Etats-Unis. Outre cette deuxième partie repensée, le programme devrait également commencer par une courte séquence de stand-up comme on peut en voir outre-Atlantique. Les Etats-Unis inspirent également la conception que se fait Antoine de Caunes de son rôle à la tête du "Grand Journal" : "Je m'imagine comme l'anchorman à l'américaine, en costard-cravate, à la Jon Stewart, avec le sérieux du mec qui donne l'info, mais qui a aussi la liberté de sortir une grosse vanne".
Antoine de Caunes a par ailleurs annoncé ne pas s'attendre à animer l'émission pendant de nombreuses années. Celui qui va abandonner la présentation des César l'année prochaine pour se consacrer pleinement à cette aventure a ainsi prévenu : "Je ne tiendrai pas neuf ans comme Michel Denisot !"(...) "'Le Grand Journal', c'est un pari fou qui m'amuse, mais, dans quatre ans, je serai ailleurs".