Antoine de Caunes prépare sa valise pour Cannes. A partir de la semaine prochaine, l'animateur du "Grand Journal" s'installera comme chaque année à proximité des marches. Un déplacement qui occasionne généralement une baisse de 20% à 30% des audiences, alors que celles-ci sont actuellement faibles (1,1 million et 5,9% en P1 / 788.000 et 3,4% en P2 en avril). A quelques jours du départ, Antoine de Caunes accorde un long entretien à nos confrères de Télé Obs. L'occasion pour lui de revenir sur les nombreuses critiques autour du "Grand Journal" ces derniers temps. "On s'est pris un bashing d'anthologie", reconnaît-il.
Néanmoins, Antoine de Caunes estime que les critiques n'ont pas pour but de viser uniquement "Le Grand Journal". "J'ai la faiblesse de croire que je n'étais pas le seul responsable et que ce bashing était plus dirigé contre Canal, et par conséquent Le Grand Journal, son vaisseau amiral, que contre moi. On a payé trente ans de suprématie", explique l'animateur, évoquant "une télé différente" et plus de liberté sur la chaîne. Antoine de Caunes reconnaît également quelques erreurs de communication à son arrivée.
"Ce bashing vient aussi d'une communication un peu malhabile : 'Antoine arrive, vous allez voir, tout va bouger'. Quand j'ai pris les commandes, les gens avaient de moi l'image d'un type qui fait des émissions sur la musique, des docs, des films, l'acteur... Mais j'ai hérité d'un format qui avait neuf ans d'existence, très difficile à faire évoluer. Impossible de modifier la formule du jour au lendemain", poursuit-il, estimant ne pas encore avoir réussi à faire ce qu'il voulait mais être "sur le bon chemin".
Antoine de Caunes revient aussi sur son équipe, et notamment Natacha Polony et Jean-Michel Aphatie, en guerre selon certaines rumeurs. "Ils ont besoin d'exister tous les deux et ils ont des personnalités très différentes, on va dire. Mais cette différence fait la complémentarité du tandem. Pour l'instant, ça se passe donc en bonne intelligence à deux ou trois accrochages près", relativise l'animateur du "Grand Journal", rôle qui suscite beaucoup de jalousie selon lui, en interne comme en externe.
"Ma place a fait l'objet de féroces convoitises. Beaucoup de gens aimeraient bien avoir Le Grand Journal. Ca participe aussi du bashing que j'évoquais tout à l'heure. Il y a le bashing extérieur, les batailles, les guéguerres, les coulisses... J'essaie de garder mes distances, Le Grand Journal m'est presque arrivé par accident. Je n'ai jamais fait de plan de carrière de ma vie, je ne vais pas commencer à mon âge", conclut-il.