Des photos polémiques. Ce mercredi, "Paris Match" a publié un communiqué afin de faire part de sa "stupéfaction" concernant la venue mardi d'huissiers et de policiers dans les locaux des imprimeurs de l'hebdomadaire. Cette intervention fait suite à la procédure de référé du procureur de Paris pour empêcher la diffusion d'un numéro de "Paris Match" consacré à l'attentat de Nice. En effet, l'édition du 13 juillet proposait un dossier sur l'attaque terroriste, avec des photos du camion-bélier fonçant dans la foule et du corps de l'assaillant abattu par la police.
Ainsi, le journal du groupe Lagardère raconte qu'à la requête de François Molins, "des huissiers, pour l'un deux accompagné de policiers armés" se sont rendus dans leurs imprimeries "afin de vérifier la bonne exécution de la décision du 13 juillet dernier". "Ils se sont fait remettre sous la contrainte tous les documents relatifs à l'impression du numéro contenant les images déjà poursuivies de l'attentat de Nice", poursuit le communiqué.
Selon l'hebdomadaire, cette intervention s'est déroulée "au prétexte que 'Paris Match' aurait pu tenter de faire disparaître ou maquiller des preuves et de faire pression sur ses imprimeurs". "Le respect de la liberté de la presse suppose un certain discernement dans l'usage de la force publique à l'encontre des éditeurs et de leurs imprimeurs", se désole le journal, dénonçant "cet usage de la force publique exorbitant, inédit dans l'histoire" de l'hebdomadaire. Le communiqué conclut que "Paris Match" a "toujours respecté les décisions de justice" et "n'a pas pour habitude de dissimuler quoi que ce soit", "ni de faire pression sur ses imprimeurs."