Nicolas Sarkozy ne fait-il plus vendre ? L'ex-chef de l'Etat s'est toujours vanté en privé comme en public des bonnes audiences réalisées par chacun de ses passages télé. "9 millions de téléspectateurs, c'est la preuve que j'intéresse les Français", lançait-t-il encore avec satisfaction 24 heures après son passage sur TF1 en juillet dernier.
Roi incontesté de l'audimat et meilleur "client" politique des chaînes de télé, Nicolas Sarkozy faisait jusque-là mécaniquement grimper en flèche les courbes Médiamétrie. Dimanche 21 septembre 2014 par exemple, son interview par Laurent Delahousse à l'occasion de son grand retour en politique avait ainsi été regardée par pas moins de 8,5 millions de personnes en moyenne de 20h13 à 20h58 (32,6% de PDA). Chose rare, le 20 Heures de France 2 avait alors battu celui de TF1. Deux mois plus tard, Nicolas Sarkozy avait aussi permis au journal de Claire Chazal d'attirer 8,5 millions de téléspectateurs, soit 31% de parts de marché. Il s'agissait à l'époque du meilleur score du journal de la Une depuis la rentrée.
Mais cette belle équation Sarkozy=Audience est depuis peu remise en cause. Invité hier soir du 20 Heures de Julian Bugier sur France 2 pour assurer le service après-vente du changement de nom de son parti, l'ex-chef de l'Etat n'a pas attiré les foules. Seuls 4,5 millions de téléspectateurs en moyenne (soit 19,7% de l'ensemble du public), étaient ainsi devant leur poste pour cette interview de 13 minutes. C'est 400.000 fidèles et 3,4 points d'audience de moins que la moyenne des JT du dimanche de France 2 depuis début avril !
Beaucoup de téléspectateurs ont donc préféré se brancher sur France 3 pour suivre Roland Garros. De son côté, le 20 Heures de TF1 a rassemblé 6,4 millions de curieux (28,3% de part d'audience), de bons scores. Présent sur le plateau du 19/20 le 27 mars dernier, l'ancien président de la République n'avait déjà pas permis à France 3 de surperformer. Ce vendredi-là, le JT de Catherine Matausch réunissait près de 3 millions de téléspectateurs, soit 14,7% des quatre ans et plus. Des scores à peine dans la moyenne.
Si elle se confirme, cette tendance sera à mettre en perspective avec les récentes déclarations de plusieurs patrons de presse dans Le Monde. Selon eux, Nicolas Sarkozy ne ferait plus autant vendre de papier qu'avant. "Les sujets récents sur la droite et Nicolas Sarkozy ne vendent pas bien. Il y a eu un décrochage à l'automne", assure ainsi Yves de Kerdrel, directeur du très sarkozyste "Valeurs Actuelles". Nicolas Sarkozy semble désormais menacé par un mal nouveau : la relative indifférence du public. Un sondage publié dans Le Parisien/Aujourd'hui en France ce week-end indiquait que 72% des Français... ne veulent pas le revoir en 2017.