L'Arcom sévit. Dans une décision prise le 10 mai, publiée au Journal officiel aujourd'hui, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique a mis en demeure CNews pour un dérapage du chroniqueur Ivan Rioufol le 1er février dans "L'heure des pros 2", présenté par Pascal Praud. La chaîne d'info a également reçu la même sanction pour des propos tenus par Christian Perronne, invité le 21 novembre 2021, dans "Les points sur les i", incarné par... Ivan Rioufol.
D'abord, dans l'émission de Pascal Praud, il y a près de quatre mois, Ivan Rioufol avait tenté une comparaison douteuse entre le sort des non-vaccinés en France et celui des juifs enfermés dans le ghetto de Varsovie durant la Seconde Guerre mondiale. Une sortie très critiquée sur les réseaux sociaux. L'association SOS Racisme avait alors fait savoir qu'elle saisissait l'Arcom après des propos "immondes". La SDJ du "Figaro", journal dans lequel Ivan Rioufol travaille, était aussi montée au créneau.
Pour l'Arcom, "l'éditeur ne peut être regardé comme ayant fait preuve d'honnêteté et de rigueur dans la présentation et le traitement de l'information". L'autorité de régulation a estimé qu'il n'y avait pas non plus de "maîtrise de l'antenne" car "les propos du chroniqueur n'ont suscité aucune réaction de la part des personnes présentes en plateau durant la séquence".
En novembre 2021, le professeur controversé Christian Perronne avait été l'invité d'Ivan Rioufol dans "Les points sur les i" sur CNews. Sur le plateau, l'intervenant avait "nié l'existence d'une cinquième vague épidémique de Covid-19" : "Si ce n'était pas aussi dramatique, je rigolerais, parce qu'il n'y a pas de cinquième vague. L'épidémie est quasiment terminée en France. Il y a quelques dizaines de morts chaque jour". Selon l'Arcom, à la même période, l'OMS avait indiqué une progression du nombre de nouveaux cas en France et le Conseil scientifique avait publié un avis alertant sur la situation épidémiologique. Il est également reproché à Christian Perronne d'avoir vanté certains traitements contre le Covid-19 controversés comme l'hydroxychloroquine ou l'ivermectine.
"Cet invité était le seul membre du corps médical présent en plateau et ces déclarations n'ont pas fait l'objet d'une contradiction suffisante par les personnes présentes en plateau", a souligné le régulateur, qui a considéré que la chaîne "ne s'est pas conformée à son obligation de faire preuve d'honnêteté et de rigueur dans la présentation et le traitement de l'information sur la pandémie".