La presse en général et Le Nouvel Obs en particulier devaient-il couvrir l'affaire du Carlton de Lille mêlant, une nouvelle fois, Dominique Strauss-Kahn ? "Oui", répond sans détour Laurent Joffrin, malgré la plainte déposée contre plusieurs médias par le couple. "L'affaire du Carlton est un fait divers (...) Le principe de l'information légitime du public conduit les médias à rendre compte des faits divers, surtout s'ils sont assortis de soupçons de corruption. Or, il est évident qu'à cette occasion une partie de la vie privée des personnes impliquées sera révélée. Cela se produit tous les jours dans le traitement des faits divers, sans que nul n'y trouve à redire" explique Laurent Joffrin dans son éditorial hebdomadaire.
Certains, comme Patrick Bruel ou encore Gérard Carreyrou de France Soir avaient reproché à "une certaine presse" de consacrer leurs Unes à ce sujet en relayant notamment les SMS échangés par l'ex-patron du FMI. Eric Besson n'hésitait d'ailleurs pas à parler de "voyeurisme collectif" .
Laurent Joffrin dénonce par ailleurs une certaine hypocrisie en rappelant qu'il n'y a pas si longtemps, on a reproché aux médias de ne pas avoir relayé certaines informations à propos de la personnalité de Dominique Strauss-Kahn sur le mode "tout le monde savait". "D'autant plus étrange que l'histoire de ce curieux réseau échangiste éclaire parfaitement les affaires précédentes, en illustrant la légèreté extraordinaire de celui qui s'apprêtait à représenter la gauche dans un scrutin national. Que n'aurait-on pas dit si la presse avait tout à coup décidé de censurer ces informations sous prétexte qu'elles mettaient en cause un homme connu ? Connivence, complaisance, pusillanimité" écrit-il.
Laurent Joffrin en profite par ailleurs pour tacler ses confrères, quand "des journaux qu'on aime bien par ailleurs, Libération et Marianne, se sont crus autorisés à donner des leçons de morale". Visés : Daniel Schneidermann, "un chroniqueur aigri", par ailleurs à la tête du site @rrêt sur images. "Malheureusement, la seule information nouvelle contenue dans son texte était fausse. Contrairement à ce qu'il affirme, sans avoir rien vérifié, l'Obs n'a pas publié en une un montage visuel mais une photo de DSK parfaitement authentique. Il apparaît ainsi que celui qui administre chaque semaine des leçons de journalisme n'en maîtrise pas les rudiments" explique-t-il. Seconde cible, Joseph Macé-Scaron de Marianne qui "y alla de son numéro de tartufe solennel." "Publié à son de trompe, son article moralisant est biaisé, méchant et confus fustige Joffrin. Au moins est-on sûr, cette fois, qu'il l'a écrit lui-même." Une petite référence aux nombreux plagiats dont le journaliste est accusé...