Une semaine plus tard, François Ozon a déclenché une grosse polémique en accordant une interview au magazine américain "The Hollywood Reporter". "C'est le fantasme de beaucoup de femmes de se livrer à la prostitution", a notamment déclaré le réalisateur français. Une petite phrase pas isolée puisque le cinéaste a ensuite expliqué son propos. "Cela ne veut pas dire qu'elles le font, mais le fait d'être payé pour avoir des relations sexuelles est quelque chose de très évident dans la sexualité féminine. Je crois qu'être un objet de sexualité est quelque chose de très évident, vous savez, d'être désiré, utilisé. Il y a une sorte de passivité que les femmes recherchent." Après une relance de la journaliste, François Ozon a persisté et signé : "Tout le monde sait cela. Parlez avec n'importe quelle femme. Enfin, peut-être pas les Américaines !"
Depuis hier, les réactions sont très nombreuses sur les réseaux sociaux et condamnent très largement ces propos. Nombreux sont ceux qui font le rapprochement entre cette déclaration et le dérapage de Lars Von Trier au festival il y a deux ans. Les Femen ont même décidé de remettre "la palme d'or du connard 2013" au réalisateur. "Ce monsieur Ozon est pitoyable ! Il existe donc toujours des machos et dans tous les milieux !", a pour sa part tweeté Christine Boutin.
"On connaissait le fantasme du voisin, celui du maître nageur, mais pas vraiment celui de la passe", déplore de son côté le blog "Les Martiennes", qui en profite pour revenir sur la façon dont le cinéma traite du sujet de la prostitution, de "Belle de Jour" de Luis Bunuel avec Catherine Deneuve, une des actrices fétiches de François Ozon, à "Pretty Woman " avec Julia Roberts.
Ce matin, le réalisateur a tenu à modérer sa déclaration pour tenter de mettre fin à la vive polémique. Sur son compte Twitter, il a évoqué des "propos maladroits et mal compris". "Evidemment je ne voulais pas parler des femmes en général, juste des personnages de mon film", a écrit le cinéaste.