Une décision qui satisfait la presse. Dans un communiqué datant déjà du 8 avril et passé jusque-là largement inaperçu, La Poste annonce une montée en puissance de son service de distribution de courriers. Désorganisée dans un premier temps par la crise sanitaire actuelle, l'entreprise publique avait unilatéralement décidé de réduire ses distributions à seulement trois jours par semaine, à partir du 30 mars dernier, pour notamment protéger son personnel.
Cette mesure n'en avait pas moins provoqué la colère des professionnels de la presse qui s'en étaient émues dans un communiqué au vitriol signé par l'Alliance de la presse d'information générale, représentant de près de 300 journaux d'information. "La Poste bafoue ses engagements contractuels tant vis-à-vis des éditeurs qu'envers l'Etat et les contribuables, qui lui versent une enveloppe de 100 millions d'euros par an pour assurer la distribution", avait-elle notamment dénoncé le 27 mars. Secteur déjà fragile avant la crise, la presse est, il faut dire, frappée de plein fouet par le marasme actuel, qu'il s'agisse de la fuite des annonceurs, que des difficultés de distribution, en kiosques d'abord, largement fermés, et donc par voie postale.
Etant visiblement parvenue à s'adapter aux circonstances exceptionnelles actuelles, La Poste est finalement revenue sur sa décision. "La distribution de la presse est rétablie 4 jours par semaine et le sera progressivement 5 jours par semaine à partir de mi-avril", a ainsi fait savoir l'entreprise publique dans son communiqué, annonçant également la réouverture de 3.150 bureaux de poste supplémentaires.
"Je remercie Philippe Wahl (le PDG de La Poste, ndlr) d'avoir fait tous les efforts nécessaires pour trouver une solution afin de mieux servir nos lecteurs", a déclaré hier au "Figaro", Jean-Michel Baylet, président du Syndicat de la presse quotidienne régionale. "La distribution des journaux n'a pas encore repris totalement mais, grâce à la bonne volonté des deux parties, nous avons trouvé un accord", a-t-il ajouté. "Le souhait du ministère de la Culture était que les partenaires trouvent rapidement un accord. Les discussions ont été franches et nous y sommes parvenus en quelques jours", a pour sa part commenté Philippe Wahl, dans les mêmes colonnes.