Maudits réseaux sociaux. Dans une interview accordée hier au "Journal du dimanche", Laurent Ruquier fait le bilan de sa saison et en profite pour étriller Twitter et ses débordements. Concernant ses audiences, l'animateur d'"On n'est pas couché" sur France 2 le samedi soir reconnaît qu'elles sont en baisse, mais met en avant la longévité de son émission de deuxième partie de soirée à l'antenne. "Qu'on me cite un seul programme de 13 ans d'âge qui affiche de 23h30 à 1h30 du matin 1 million de téléspectateurs en moyenne !", s'exclame-t-il, tout en jugeant "cocasse de se faire allumer par des concurrents qui font à peu près la même audience à 19 heures, avec des parts de marché trois à quatre fois inférieures".
La saison prochaine, "On n'est pas couché" connaîtra une nouvelle formule, sans le duo de polémistes de cette saison - Christine Angot et Charles Consigny - mais avec un duo qui changera chaque semaine. Un changement lié selon Laurent Ruquier à la montée en puissance de Twitter et à son pouvoir de nuisance considérable. "La société française n'est plus la même. Christine Angot et Charles Consigny ne sont pas responsables du fait que j'ai décidé de m'en séparer. Nous avons tout simplement changé d'époque", juge l'animateur.
L'exemple des polémiques récentes autour de Christine Angot après ses propos sur l'esclavage ou de Daniel Riolo et Jérôme Rothen suspendus d'antenne après des propos sexistes le confortent dans cette opinion. "Christine Angot et Charles Consigny ont souvent été obligés de mettre le pied sur le frein par peur du ramdam que risquait de provoquer le moindre écart de leur part. C'est pour cette seule raison que je me suis séparé d'eux. L'exercice devenait impossible", clame Laurent Ruquier.
Selon lui, dans ce triste constat, la responsabilité est collective et émane aussi bien de journalistes que de politiques ou même d'anciens chroniqueurs d'"On n'est pas couché". "Tout le monde a peur aujourd'hui : du CSA, de sa direction, d'une suspension, d'un signalement... Et d'un tweet de Marlène Schiappa", résume Laurent Ruquier, qui regrettait quelques lignes plus tôt de vivre "sous la dictature de Twitter et de Marlène Schiappa". La secrétaire d'Etat en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes est connue pour sa propension à s'indigner sur les sujets les plus variés. Et l'animateur de conclure : "Ce qui était accepté à l'époque de Zemmour, Naulleau ou Polac ne l'est plus aujourd'hui. Cette violence s'est déplacée sur Twitter où tout un chacun la reçoit non-stop".