L'aventure continue pour "Libération". Alors que le journal était sous la menace d'un dépôt de bilan depuis plusieurs semaines, l'AFP rapporte aujourd'hui que le tribunal de commerce de Paris a validé le plan de renflouement du journal proposé par le président du conseil de surveillance du quotidien, Bruno Ledoux. Ce plan de recapitalisation prévoit notamment un apport de 14 millions d'euros pour relancer le quotidien, en grave difficulté financière après avoir perdu plus de 1,5 million d'euros en 2013.
Au début du mois d'avril, Bruno Ledoux avait déjà versé 4 millions d'euros via sa société BLHM pour renflouer les caisses du journal. Conséquence de la recapitalisation en cours, Bruno Ledoux devient l'actionnaire majoritaire de "Libé", alors qu'il ne détenait jusqu'ici que 26% du capital, à parité avec l'autre actionnaire de référence, Edouard de Rotschild.
Bruno Ledoux a d'ores et déjà annoncé sa volonté d'intégrer "Libération" dans un groupe diversifié comprenant un réseau social, des contenus multimédia, un espace culturel et une "Libé TV". D'après l'AFP, le plan de renflouement de l'homme d'affaires inclurait également un plan de départs volontaires d'une cinquantaine de salariés et le déménagement de la rédaction actuellement située en plein coeur de Paris.
Ces projets déplaisent fortement aux salariés de "Libération", qui y voient une grave menace pour le journal et ses valeurs. La tension entre ces derniers et la direction du journal est d'ailleurs très vive depuis presque deux mois. Le 2 avril dernier, la rédaction avait ainsi réservé un accueil glacial à Pierre Fraidenraich, le nouveau patron du journal, après avoir publié dans leur rubrique quotidienne "Nous sommes un journal" un portrait très acerbe de leur nouveau dirigeant. Le lendemain, ce dernier avait tenté de rassurer en détaillant sa stratégie dans une interview aux "Echos".