Hier, Claude Perdriel a confirmé qu'il était entré en négociations exclusives avec Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse pour la revente de 65% du capital du Nouvel Observateur ainsi que du site Rue89 pour 13,4 millions d'euros. Déjà actionnaire du Monde, le trio va désormais être aux manettes de l'un des plus gros groupes de presse français avec Le Monde, Télérama, Courrier International et Le Nouvel Observateur mais aussi La Vie, le HuffPo etc. Les trois nouveaux actionnaires espèrent mettre en place des "synergies" entre tous ces titres.
Ce matin, on en sait un peu plus sur les coulisses de cette vente. Tout a commencé en décembre quand Claude Perdriel, 87 ans, a annoncé publiquement dans Le Figaro qu'il était en quête d'un ou plusieurs investisseurs, "amoureux de la presse", pour reprendre le newsmag qu'il a co-créé avec Jean Daniel. Il profite de sa tribune pour faire un appel du pied appuyé à Xavier Niel, clamant sa "grande admiration" pour le patron de Free. Ensuite, tout s'est passé... aux Maldives !
"C'est simple : Xavier Niel et Claude Perdriel se trouvent tous les deux aux Maldives en vacances pendant les fêtes et ils avancent plus vite que prévu, a raconté hier dans Le Monde, Pierre Bergé. L'ancien compagnon d'Yves Saint Laurent a expliqué que ces négociations étaient censées rester confidentielles mais Claude Perdriel "en a dit plus et plus tôt que prévu". Pierre Bergé ne cache pas avoir été, au départ, hostile à ce rachat avant de se laisser rapidement convaincre. Hier il estimait que le rapprochement entre les titres "a du sens d'un point de vue éditorial et économique".
Claude Perdriel ne pensait révéler la vente qu'aujourd'hui mais les fuites dans la presse mardi soir l'ont poussé à faire un communiqué en fin de journée. Il aurait obtenu des garanties quant à la persistance d'une ligne éditoriale "social-démocrate" et du maintien de Laurent Joffrin et Nathalie Collin, aux postes de directeur de la rédaction et coprésidente du directoire. A noter que, selon la volonté de Claude Perdriel, les magazines "Challenges" et "Sciences et Avenir", ne sont pas concernés par cette vente.