Les radios privées montent au créneau. Comme le rapporte ce jour "Le Figaro", le Bureau de la radio, syndicat regroupant les groupes privés que sont Lagardère (Europe 1, RFM, Virgin Radio), M6 (RTL, RTL2, Fun Radio), NextRadioTV (RMC, BFM Business) et NRJ Group (NRJ, Nostalgie, Chérie FM, Rire et Chansons), a décidé d'alerter l'Etat sur la baisse de ses ressources dans le contexte économique actuel tendu. Par la voix de son président Régis Ravanas, le syndicat pointe une baisse minimum de 100 millions d'euros de son chiffre d'affaires publicitaires pour l'année 2020, sur un secteur qui rapporte en moyenne 700 millions d'euros.
Les radios privées réclament donc la reconduction du crédit diffuseur de 30 millions d'euros accordé par l'Etat. Mais jugeant d'ores et déjà cette mesure insuffisante, elles soulignent également la concurrence exercée par Radio France sur le marché publicitaire avec un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros en 2019 alors que le plafond imposé par la loi pour les antennes du groupe public est de 8 millions d'euros inférieur. 8 millions d'euros que le Bureau préférerait voir atterrir dans son escarcelle.
Et de rappeler que Radio France dispose de revenus garantis grâce à la redevance, soit 650 millions d'euros, "autant que le chiffre d'affaires des 200 radios privées en France", dénonce Régis Ravanas, par ailleurs directeur général des activités audio du groupe M6. "Nous sommes une industrie de coûts fixes, nos charges sont très difficiles à réduire", ajoute le responsable, qui reproche à l'Etat de "laisser Radio France ponctionner chaque année davantage le marché publicitaire".
Déjà, au printemps dernier, les présidents des groupes M6, NextRadioTV, NRJ, Lagardère News et du syndicat des radios indépendantes (Sirti) avaient adressé une lettre au Premier ministre pour demander la suspension temporaire de la publicité sur Radio France. Elles avaient alors reçu une fin de non recevoir du ministre de la Culture Franck Riester, qui avait expliqué au "Journal du dimanche" : "Aucune extension, ni diminution de la publicité sur les antennes du service public n'est envisagée".