Manuel Valls cherche-t-il à identifier les sources d'un journaliste du Figaro ? C'est en tout cas ce que rapporte L'Express cette semaine dans sa rubrique "Les Exclusifs". Selon l'hebdomadaire, les services du ministère de l'Intérieur auraient ainsi "reçu pour consigne d'identifier les sources du quotidien", très critique envers la politique de Manuel Valls en matière de lutte contre la délinquance.
A en croire L'Express, on s'inquièterait depuis plusieurs mois place Beauvau "de la publication d'informations sensibles issues de documents internes à la police ou au corps préfectoral" dans les colonnes du Figaro. Il aurait ainsi été demandé "aux chefs de service, notamment à la police aux frontières, d'identifier les informateurs" de Jean-Marc Leclerc, journaliste spécialiste de la police au Figaro, épinglé par le passé par Télérama pour ses liens avec la précédente majorité.
Dans un communiqué publié aujourd'hui, la société des journalistes (SDJ) du quotidien a tenu à mettre en garde "quiconque serait tenté d'espionner un journaliste pour savoir d'où il tient ses informations". La SDJ a également souligné que ce comportement constituerait "une atteinte délibérée à la liberté d'informer" qui "ne peut se justifier d'aucune façon".
La société des journalistes du Figaro a enfin rappelé que "le secret des sources des journalistes est une règle intangible dans une démocratie digne de ce nom", n'hésitant pas à faire référence à la récente affaire dite des fadettes du Monde. Cette affaire intervient alors que le gouvernement a repoussé à une date inconnue, début janvier, l'examen au Parlement d'un projet de loi censé mieux protéger le secret des sources des journalistes.
Interrogé aujourd'hui par l'AFP, le ministère de l'Intérieur a pour sa part jugé l'affirmation de L'Express "totalement infondée" et a "rappelé avec force que ces allégations sont mensongères et qu'il est extrêmement attaché à la liberté de la presse ainsi qu'à la protection des sources".