Ils sont dix. Ils ont tout pour marquer la nouvelle année. puremedias.com vous propose de découvrir sa short-list de ces personnalités qui vont marquer les médias en 2018, qu'il s'agisse de politiques, de patrons d'entreprise audiovisuelle, de journalistes ou d'animateurs télé.
Ainsi, il semble évident que l'année 2018 sera marquée par la diffusion de la Coupe du monde sur les antennes de TF1 et beIN Sports. Les Français seront devant leur(s) écran(s) pour espérer voir l'équipe menée par Didier Deschamps décrocher la victoire. L'année risque également d'être décisive pour Delphine Ernotte, patronne de France Télévisions, qui fait face aux lourdes économies imposées par le gouvernement et à la grogne de ses salariés, qui lui ont adressé fin 2017 une motion de défiance.
Il sera la voix de la Coupe du monde en Russie. Grégoire Margotton réalisera à coup sûr les meilleures audiences de l'année en commentant les matchs sur TF1. Avec son comparse Bixente Lizarazu, il nous fera vivre les rencontres de nos Bleus depuis sa petite cabine dans les stades russes. Il parlera en direct à des millions de Français et si la bande de Griezmann, Pogba et Lloris y arrivent, l'ex-journaliste de Canal+ nous fera crier de joie en finale. Grosse pression pour l'homme fort du sport de la Une, vingt ans après le titre de champion de monde.
Que restera-t-il de Delphine Ernotte en 2018 ? Chahutée pendant son année 2017 et affaiblie par une motion de défiance, la patronne de France Télévisions devra renouer avec ses troupes et mener à bien le chantier titanesque qui s'annonce. Car en face, le gouvernement lui impose un véritable chamboulement de l'audiovisuel public pour 2018, qui passe notamment par les lourdes économies réclamées par l'exécutif. De son côté, elle poursuit sa chasse aux hommes blancs de plus de 50 ans, qui lui accorde une mauvaise image auprès d'une partie des téléspectateurs. Delphine Ernotte esseulée, la grande question demeure : tiendra-t-elle l'année ? Car ils sont nombreux sur les starting-blocks à espérer s'installer dans son bureau.
Une station puzzle. Après avoir tout changé en septembre et "France-Interisé" la grille d'Europe 1, Arnaud Lagardère n'a toujours pas pu constater les effets positifs escomptés lors des précédentes vagues d'audience. Tout se jouera donc en 2018. Le début du mois de janvier sera l'occasion de quelques modifications dans certaines cases de la grille. A défaut de trouver la formule qui marche, Arnaud Lagardère, qui a pris la présidence de la station, va surtout chercher à stopper l'hémorragie. Pour l'heure, on assure de toutes parts dans la station qu'aucun chiffre ne sera réellement significatif avant avril. Mais à ce moment-là, il faudra bien se rendre à l'évidence si la courbe ne repart pas à la hausse...
Et maintenant, à lui de jouer. Alors que SFR se porte au plus mal (en France), Patrick Drahi démarre cette nouvelle année avec dans sa besace le meilleur du football européen. Il espère transformer l'essai en ameutant de nouveaux clients vers ses offres sportives... mais aussi vers son nouveau catalogue de fictions, disponible avec la nouvelle chaîne Altice Studio. 2018 sera aussi l'année de la concrétisation physique de sa stratégie de convergence entre tuyaux et contenus par le grand déménagement de l'ensemble de ses entités médias dans un seul et même endroit dans le XVe arrondissement de Paris. Enfin, on peut s'interroger sur l'utilité de la disparition annoncée de la marque SFR au profit de celle de sa maison mère. Son pari (financé par la dette) va-t-il payer ?
2018 sera l'année des médias alternatifs. Ils sont nombreux à se lancer dans le grand bain en cette rentrée : Le Média, "Ebdo", "Vraiment", "Le nouveau magazine littéraire", le prochain média pensé par Bercoff, Goldnadel et Brunet, RT France, etc. Une chose semble pourtant acquise : nombreux risquent de se casser les dents.
Parmi ces nouveaux médias, qui se veulent (pour certains) indépendants, neufs, imaginatifs, pluralistes et renouvelés, Le Média, cette webtélé initiée par certains membres du mouvement de la France insoumise est très attendu. Une femme donne le ton de ce média : Aude Rossigneux, qui officie en tant que rédactrice en chef, dans une équipe composée notamment de Noël Mamère et Aude Lancelin. Beaucoup d'interrogations planent encore au-dessus de ce média : est-ce le média de Jean-Luc Mélenchon ? Aura-t-on le droit à une interview de Nicolas Maduro, président du Venezuela ? On spécule, on spécule. Réponse en 2018.
Le poste est (enfin) à lui et il a les cartes en main. Après le départ de Catherine Nayl et sa prise de fonction à la tête de l'information de TF1, Thierry Thuillier a désormais les commandes en main pour lancer le grand chantier du rapprochement entre les rédactions de TF1 et LCI. Même si des économies seront sûrement également réclamées du côté du groupe TF1, il aura certainement à coeur de relancer le 20 Heures de TF1 pour contrer le magnifique vaisseau amiral de France 2, désormais dirigé par Anne-Sophie Lapix, qui grappille quelques téléspectateurs chaque soir. Et si un nouveau visage arrivait au 20 Heures de TF1 pour incarner cette contre-attaque ?
Pour 2018, le producteur Emmanuel Chain s'est mis une idée en tête : capter le nouveau public des millenials. Pour y parvenir, il n'y va pas par quatre chemins. Avec sa plateforme de vidéos Monkey, l'ex-présentateur de "Capital" se rend directement sur le terrain des Brut, Vice et entre autres Konbini. Il veut produire des courtes vidéos d'information de trois minutes, uniquement diffusées sur les réseaux sociaux. De plus, l'homme d'affaires ne s'arrête pas là ! En s'associant avec le groupe Webedia (société éditrice de puremedias.com), Emmanuel Chain sera à la tête d'un nouveau label de production afin de créer des fictions et des programmes courts pour la télévision... avec les youtubeurs préférés des adolescents. En espérant que le résultat soit plus probant que "Presque adultes" sur TF1, avec Norman, Cyprien et Natoo.
La fin d'année fut compliquée pour M6 : des audiences en chute libre, des programmes de flux qui n'accrochent plus. Nicolas de Tavernost aura à coeur de réussir cette nouvelle année, au risque de gâcher tous les efforts fournis depuis les dernières années. 2018 sera d'abord marqué par le rapprochement physique de RTL à Neuilly-sur-Seine, près des locaux de M6. Cette "fusion" devra alors se concrétiser dans la forme, puis dans le fond. Quelles seront les nouveautés sur les grilles des deux médias ? Et surtout, quel sera le coût ? Un plan de départs volontaires est toujours envisageable.
Enfin, ne disposant pas des droits de la Coupe du monde 2018, Nicolas de Tavernost s'est assuré ceux du handball masculin lors de l'Euro 2018 (à condition que l'équipe menée par les Karabatic enchaîne les victoires) et du football féminin. De plus, 2018 est l'année du retour de l'un des programmes phare de M6, "Pekin Express". Vu le coût de production et la difficulté qu'a M6 à relancer une marque, ce sera quitte ou double !
Laurent Ruquier se porte plutôt bien : "Les Grosses têtes" n'en finissent plus de progresser sur RTL, "Les Enfants de la télé" séduisent le dimanche après-midi sur la deuxième chaîne et son théâtre est rempli toutes les semaines. Il démarre ainsi l'année avec un statut d'animateur très populaire auprès de l'ensemble du public.
Pourtant, l'une de ses émissions, désormais emblématiques dans le PAF, connaît une sérieuse baisse de régime. Il est en droit de s'interroger : quel avenir pour "On n'est pas couché" en 2018 ? Si l'animateur déclare dans la presse que tout dépend de Delphine Ernotte et que France 2, par la voix de Caroline Got, espère une saison supplémentaire, les chiffres d'audience laissent présager une "fin" douloureuse et lente.
Douloureuse par ses controverses qui détériorent l'image du programme. Lente par ses audiences qui s'érodent, sans donner l'impression d'un possible sursaut. La saison avec Vanessa Burggraf a été compliquée, celle avec Christine Angot semble ne démarrer guère mieux. Peut-on imaginer des changements profonds dans l'émission en 2018 ? En tout cas, du côté de la production, c'était non !
Il a pris les choses en main. En imposant des économies à France Télévisions (50 millions d'euros de son budget pour 2018), Emmanuel Macron a mis la pagaille dans le groupe audiovisuel public. Mais avec sa ministre de la Culture, Françoise Nyssen, il a la volonté de transformer en profondeur l'audiovisuel public avec en ligne de mire une grande réforme souhaitée d'ici la fin 2018. Dès la fin janvier, le président de la République fera plancher les patrons des médias concernés sur cinq chantiers touchant à la reconquête du jeune public, aux coopérations internationales, à l'offre de proximité, à une offre commune en ligne et à des synergies sur leurs ressources.
Parmi les pistes déjà évoquées par les PDG de chaque entité, des tranches matinales communes à France 3 et France Bleu ou une plateforme numérique intégrée axée sur la culture ont été évoquées. Des propositions concrètes devront être proposées dès le début 2018 et tranchées par Emmanuel Macron himself. En parallèle, le président a mobilisé un groupe à l'Assemblée nationale, qui planchera sur des pistes de réforme de l'audiovisuel public. Ils devront quant à eux remettre à Emmanuel Macron leurs travaux au mois de mars. Ce qui est certain, c'est que le chef d'Etat compte bousculer l'audiovisuel public, coûte que coûte et dès 2018.