Retrogradé. Malgré des ventes en forte baisse, Nicolas Demorand reste à la tête du quotidien "Libération". Mais, comme cela avait été annoncé en avril, le journaliste rend son tablier de directeur de la rédaction. Aujourd'hui, lors du conseil de surveillance de la société, Nicolas Demorand proposera que Fabrice Rousselot, 49 ans, ancien correspondant du journal à New York, le remplace à la tête de la rédaction du journal.
Depuis son arrivée à la tête de "Libé", le journaliste a été plusieurs fois contesté pour ses choix de Unes, notamment celle sur Bernard Arnault. Mais surtout pour celle sur les rumeurs d'un compte en Suisse de Laurent Fabius, qui a été très mal perçue en interne. La Société Civile des Personnels de "Libération" avait dénoncé une "faute déontologique grave" et Demorand avait dû présenter ses excuses.
Ces choix éditoriaux qui ont eu d'importantes conséquences économiques pour le titre puisque, suite à la Une "Casse toi pov' con", le patron de LVMH, leader mondial du luxe, a demandé un blocage des publicités des marques de son groupe (Dior, Kenzo, Givenchi, Louis Vuitton, etc).
Malgré des ventes très bonnes pendant la dernière présidentielle, celles-ci ne cessent de reculer depuis. De 135.000 exemplaires vendus en mai 2012, selon l'OJD, le journal est passé à 107.000 en décembre 2012. Le début d'année 2013 aurait été particulièrement difficile (recul de 12,71% des ventes) bien que les abonnements numériques aient fortement progressé. Nicolas Demorand va tenter de reprendre la main et va présenter aujourd'hui un projet de refonte du site internet avec une augmentation de la zone payante et un nouveau magazine pour le week-end.