Ce mardi, Mediapart a mis en ligne une vidéo de quinze minutes dans laquelle Ziad Takieddine, un ancien proche de Nicolas Sarkozy, révélait avoir apporté à l'ex-chef de l'Etat fin 2006 et début 2007, plusieurs valises d'argent liquide préparées par le régime libyen de Mouammar Kadhafi. Dans ce témoignage, il explique avoir transporté un montant total de cinq millions d'euros : "J'ai découvert des choses qui ne méritent plus d'être cachées (...) j'ai l'intention de raconter exactement les faits à la justice."
Accordant une interview au Figaro ce jeudi, le candidat à la primaire de la droite et du centre a réagi aux révélations du pureplayer. "Je n'ai que mépris pour cette officine qui depuis des années essaye sans succès de me salir, du procès Bettencourt à l'affaire Kadhafi pendant la campagne présidentielle de 2012", a-t-il lancé, ajoutant qu'"à chaque fois, ce sont des informations sans fondement qui sont démenties par les faits."
Nicolas Sarkozy a poursuivi que "monsieur Takieddine a dit à la justice ne pas (l)'avoir rencontré depuis 2003 et maintenant il invente une nouvelle version". "C'est une manoeuvre nauséabonde pour interférer dans la primaire de la droite et du centre. J'opposerai donc le mépris à ces injures et à cette grossière manipulation", a déclaré le candidat à la présidentielle de 2017, avant de conclure que "la justice en sera saisie."
Suite aux attaques de l'ancien président de la République, Edwy Plenel, le président et cofondateur de "Médiapart", a pris la parole sur Facebook. "Non, Nicolas Sarkozy, Mediapart n'est pas une 'officine', c'est-à-dire un 'endroit où s'élabore quelque chose de secret, de nuisible, de mauvais', selon le Larousse. C'est un journal en ligne, indépendant, participatif, sérieux et rigoureux, reconnu par la profession et les pouvoirs publics, dont les articles sont écrits par des journalistes professionnels, au service du droit de savoir, pour les citoyen-ne-s, tout ce qui est d'intérêt public", a-t-il d'abord commencé.
"Votre 'mépris' ne vise pas Mediapart mais un droit fondamental : la liberté d'être informé et de savoir ce que les pouvoirs, politiques ou économiques, cachent pour des raisons illégitimes. Votre réaction est indigne d'un ex-président de la République, fonction dont la définition est d'être gardien de notre Constitution et, donc, de nos droits fondamentaux", a-t-il ajouté, reprenant une citation de François Mitterrand. "La calomnie dévoile un terrible désarroi chez ceux qui s'y adonnent. Quand ils en arrivent là, c'est qu'ils sont perdus, qu'ils le savent et qu'ils perdent la tête. Il ne leur reste plus que l'injure. Plus tard, dès qu'on aura le temps, on prendra pitié d'eux", a-t-il ainsi conclu.