A chaque année presque, sa hausse des prix de la presse. Plusieurs journaux ont annoncé ces dernières semaines une augmentation du tarif de leurs exemplaires papier vendus en kiosques. "Le Figaro" passe ainsi de 3 à 3,20 euros en janvier. Même hausse de 20 centimes pour "Le Monde" et "Les Echos". La version week-end de "Libération" sera pour sa part vendu le samedi à 3,50 euros et non plus à 3 euros, tandis que "Le Télégramme", "Le Dauphiné libéré" et "Télérama" ont également procédé à une augmentation de leur prix de vente.
En cause selon les professionnels du secteur, l'augmentation de 50% du prix du papier entre 2020 et 2021. Ce marché en tension depuis plusieurs années a été fragilisé un peu plus par la crise sanitaire. "Aujourd'hui, les éditeurs n'ont pas eu d'autre choix que de répercuter ces hausses du prix du papier", s'est justifié Marc Feuillée, le directeur général du Groupe Figaro, dans les colonnes de son journal en début de semaine. "Il faut forcément qu'on la répercute dans les tarifs. Parmi les garants de notre indépendance, il y a l'équilibre économique !", avait déjà déclaré Louis Dreyfus, président du directoire du groupe Le Monde, interrogé par "Challenges" la semaine dernière.
Avant même l'augmentation du prix du papier, ces hausses de tarifs étaient devenues la norme pour l'ensemble des titres de presse, en proie à des difficultés économiques structurelles induites par la révolution numérique. En 2010, "Le Figaro" coûtait par exemple 2,5 fois moins cher, à 1,30 euro. "Le Monde" était affiché pour sa part à 1,40 euro en kiosques à cette époque.
Parmi les facteurs explicatifs, la baisse des ventes et des recettes publicitaires tirées du papier, mais aussi la crise de la distribution de la presse. En février 2021, "Le canard enchaîné" avait ainsi augmenté son prix de vente pour la première fois en trente ans, le faisant passer de 1,20 à 1,50 euro. A l'époque, le palmipède avait notamment justifié sa décision par la facture laissée par le dépôt de bilan de la coopérative de distribution de la presse, Presstalis.