Conquérir de nouveaux terrains. Dans "Les Échos", ce jeudi, Claire Léost, présidente de Prisma Media, annonce la couleur et confirme, pour 2023, le lancement de trois nouveaux magazines, conformément à ce qu'elle avait révélé au "Figaro" en septembre.
Dès le mois de mars, le groupe de presse sortira le premier numéro de la déclinaison française de "Harper's Bazaar". L'éditeur français a, en effet, obtenu du groupe américain Hearst Magazines International une licence "pour plusieurs années", lui permettant de décliner dans l'Hexagone la marque Harper's Bazaar en magazine, site web et sur les réseaux sociaux. Le mensuel (10 numéros par an) sera dirigé par Matthias Gurtler, directeur des rédactions de "Gala", et Olivier Lalanne, ancien rédacteur en chef adjoint de "Vogue Paris".
Prisma Media entend faire du plus ancien titre de mode aux États-Unis "la référence éditoriale du luxe et de la mode" en France "auprès d'un large public passionné par la création", résume l'AFP. "On mettra en place 100.000 exemplaires pour le numéro 1, on espère en vendre au moins 50.000", ajoute Claire Léost dans "Les Échos".
Deux autres projets de bimestriels, l'un sur la jeunesse, l'autre sur le développement personnel, se concrétiseront aussi en 2023. "Au total, cela fera six nouveaux titres ajoutés au portefeuille de Prisma Media, si l'on compte nos récentes acquisitions de 'Télé Z' et de la licence 'Dr. Good!', dont les ventes dépassent en moyenne les 100 000 exemplaires", soutenait en septembre, dans "Le Figaro", la présidente de Prisma Media, groupe qui multiplie les synergies avec son cousin Canal+. Citons, parmi elles, la mise en commun des offres publicitaires dédiées aux annonceurs. Quant à la rédaction du magazine des abonnés de Canal+, elle est désormais confiée aux journalistes de "Gala".
Ces annonces interviennent après la traversée d'une longue zone de turbulences. 170 journalistes sur les 400 que comptait le groupe ont activé la clause de cession. Celle-ci a été ouverte dix-sept mois durant, jusqu'au 31 octobre dernier, après le rachat, en mai 2021, du groupe de presse magazine ("Capital", "Télé Loisirs") par Vivendi contrôlé par Vincent Bolloré.
Pour compenser les départs, "on a embauché 150 personnes depuis le 1er juin 2021, dont la moitié sont journalistes", a annoncé dans "Les Échos" Claire Léost, avec des profils "plus jeunes, plus digitaux, avec des compétences sur les réseaux sociaux".