Un géant est né. La fusion annoncée ce week-end entre le groupe français de publicité, Publicis, et son concurrent américain Omnicom, a donné naissance au leader mondial du secteur, devant le britannique WPP, comme le rapporte Les Echos.
Le nouveau géant, baptisé Publicis Omnicom Group, représente ainsi un chiffre d'affaire combiné de 17,7 milliards d'euros pour une capitalisation boursière de 26,5 milliards d'euros. Ce rapprochement entre Publicis et Omnicom devrait permettre de générer 377 millions d'euros d'économies d'échelle et de synergies. La direction de ce nouveau mastodonte sera dans un premier temps assurée conjointement par Maurice Lévy, président du directoire de Publicis, et John Wren, directeur général d'Omnicom. Passé un délai de 30 mois, Maurice Lévy laissera alors la direction exécutive du nouvel ensemble à John Wren et deviendra pour sa part président du conseil d'administration.
Selon ses partisans, cette fusion devrait permettre au nouveau groupe de négocier des tarifs publicitaires plus compétitifs dans la presse et la télévision. Elle devrait aussi donner davantage de moyens aux deux entreprises fusionnées pour résister à l'appétit grandissant des géants de l'internet, comme Google et Facebook, dont le modèle économique repose sur la publicité numérique, un domaine dans lequel Publicis a acquis une certaine avance par rapport à ses concurrents traditionnels directs. L'américain Omnicom, plus important en termes de chiffre d'affaire que Publicis, espère d'ailleurs bien tirer avantage du savoir-faire du Français avec cette fusion.
Si la naissance de ce géant séduit de nombreux investisseurs, elle inquiète cependant les organisations syndicales de Publicis. Dans un communiqué publié hier, la CGT a ainsi souligné les potentiels risques pour l'emploi d'une telle fusion jugée "déraisonnable". Le principal syndicat du groupe publicitaire a également dénoncé avec ce rapprochement, la création d'un monopole en France et aux Etats-Unis qui pourrait affaiblir l'indépendance éditoriale des médias.