Le CSA sanctionne Europe 1. Le 8 février dernier, Nicolas Canteloup avait créé la polémique avec une chronique sur l'interpellation de Théo, un habitant d'Aulnay-sous-Bois victime de violences policières. Imitant la voix de François Hollande, l'humoriste avait fait un parallèle douteux entre ce viol présumé et la légalisation du mariage homosexuel en France.
"Je tiens maintenant à m'adresser à la population gay de ce pays. Une population qui me tient particulièrement à coeur car c'est moi qui ai fait le mariage gay (...) J'espère que vous le savez parce que c'est le seul truc de bien que j'ai fait en cinq ans (...) Je voulais leur dire ceci : 'Amis gays : ce n'est pas la peine non plus de chercher un deux pièces sur Aulnay centre. La police ne recommencera plus. C'était un accident, pas une pratique courante sur Aulnay-sous-bois", avait déclaré Nicolas Canteloup imitant l'ancien chef de l'Etat.
Alors que Julie d'Europe 1 demandait à François Hollande ce qu'il comptait faire pour Théo, Nicolas Canteloup en avait remis une couche : "Pour lui, j'ai rendu possible le mariage gay. Avec cet épisode de la matraque, si Théo, après réflexion, se découvre des sentiments pour le policier qui lui a introduit la matraque, ils pourront s'épouser. C'est légal !".
Face au tollé provoqué par la séquence, Jean-Marc Dumontet, le producteur de Nicolas Canteloup, avait le jour-même qualifié ces propos de "très gros dérapage", présentant ses excuses aux auditeurs, tout comme la direction d'Europe 1. Nicolas Canteloup avait fait de même dès le lendemain à l'antenne, qualifiant son sketch de "très, très, très nul".
Dans sa décision publiée aujourd'hui, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a considéré que le fait "de moquer la victime nommément désignée d'un viol présumé, gravement blessée à cette occasion et toujours hospitalisée au moment de la diffusion de la séquence, traduisait une complaisance dans l'évocation de la souffrance humaine constitutive d'une atteinte à la dignité de la personne humaine". Les Sages de l'audiovisuel ont en conséquence adressé une mise en demeure à Europe 1.