La France, la Belgique, la Suisse et le Canada unis contre le terrorisme. Du moins quelques journalistes de rédactions de ces quatre pays. C'est ce qu'a annoncé Matthieu Aron, le directeur des enquêtes et de l'investigation de Radio France, ce matin sur France Inter.
Invité de "L'Instant M", l'émission média de la station, le journaliste a annoncé que onze médias publics francophones (dont Radio France, France Télévisions, RFI et France 24 chez nous) allaient désormais échanger leurs informations sur le terrorisme. "On a décidé avec nos amis belges, suisses et canadiens de s'allier pour mieux travailler sur ces questions de terrorisme", a-t-il expliqué en rappelant que les auteurs des attentats de Bruxelles pourraient être liés à ceux de Paris, le 13 novembre dernier. L'objectif : mieux suivre la "fillière francophone terroriste". "L'interconnection des réseaux nous oblige à travailler ensemble", a insisté Matthieu Aron.
"Chaque journaliste spécialiste du terrorisme travaille dans son coin. Il a ses propres contacts, ses propres informations. Il a aussi ses documents confidentiels. on s'est dit que ce serait plus utile que ces différents spécialistes puissent échanger ces informations (...) et notamment des données confidentielles", a indiqué l'ancien directeur de la rédaction de France Inter.
Cette démarche rappelle l'alliance entre de nombreux médias internationaux lors des affaires Offshore Leaks, LuxLeaks ou SwissLeaks. A chaque fois, le très sérieux consortium international de journalistes d'investigation qui regroupe des médias comme le "Guardian" au Royaume-Uni, le "Süddeutsche Zeitung" en Allemagne, le "Washington Post", "Le Monde" ou l'émission "60 minutes" de la chaîne américaine CBS, ont travaillé conjointement en s'envoyant des messages cryptés ou en échangeant leurs trouvailles sur un forum de discussion sécurisé. Mais il s'agissait de décrypter de vastes listings de personnes suspectées d'évasions fiscales, pas de données relatives à la sécurité des pays.