Tensions diplomatiques en approche. Un communiqué envoyé ce jeudi 30 mars par le service fédéral de sécurité russe (FSB) annonce l'arrestation d'un journaliste du prestigieux "Wall Street Journal". L'homme arrêté, Evan Gershkovich, est le correspondant du quotidien en Russie depuis six ans. Il y couvre notamment le conflit en Ukraine. Le journaliste de nationalité américaine est soupçonné d'espionnage "dans l'intérêt du gouvernement américain".
Le message relayé par le "Financial Times" détaille que son arrestation a eu lieu dans la ville russe d'Ekaterinbourg. Il y recueillait "des informations constituant un secret d'Etat sur l'une des entreprises du complexe militaro-industriel russe", selon la version des autorités russes. Il risque une peine pouvant aller jusqu'à 20 ans de prison. Il est pour l'instant détenu dans la ville d'Ekaterinbourg, dans la région de l'Oural. Son employeur se dit "profondément préoccupé par la sécurité" de son journaliste en détention. Le ministère des affaires étrangères français a également fait part de son inquiétude et condamné "l'attitude répressive de la Russie" à l'égard de la presse.
Le "FT" relaie la parole d'analystes politiques russes, ils suggèrent que Moscou a pu arrêter Evan Gershkovich pour faciliter un échange de prisonniers avec Washington. Une arrestation aux airs de "prise d'otage" selon Tatiana Stanovaya, chargée de recherche à la Fondation Carnegie pour la paix internationale. Les agences russes annoncent qu'il est trop tôt pour que Moscou évoque un échange de prisonniers.
Dans le même temps, le Kremlin a d'ores et déjà mis en garde les États-Unis contre d'éventuelles représailles à l'encontre des médias et journalistes russes travaillant sur le sol américain.