Suspendue pour avoir rappelé des faits ? Selon "The New York Times " et "Vanity Fair", une journaliste américaine du "Washington Post", Felicia Sonmez, aurait été suspendue par son employeur après plusieurs messages évoquant Kobe Bryant, postés sur Twitter dimanche. Le premier consistait en un lien vers un article de 2016 du "Daily Beast" qui revenait en détails sur les accusations de viol ayant visé la star du basket en 2003.
Pour rappel cette année-là, Kobe Bryant, décédé dimanche dans un accident d'hélicoptère, avait été accusé de viol par une femme de 19 ans employée dans la station de ski de Vail, dans le Colorado. Le basketteur avait à l'époque d'abord nié toute relation sexuelle, avant de reconnaître une relation consentie. Alors que le procès de cette affaire devait commencer, la justice avait finalement mis un terme à la procédure pénale, l'accusation ayant décidé d'abandonner les poursuites. Selon plusieurs médias américains à l'époque, un arrangement financier, dont le montant n'a pas été révélé, aurait été trouvé entre les deux parties dans le cadre d'une procédure civile.
Le tweet de Felicia Sonmez renvoyant vers l'article du "Daily Beast" a rapidement fait réagir vivement des internautes, dont certains n'ont pas hésité à lui adresser des menaces de mort. "Aux 10.000 personnes (littéralement) qui ont commenté et m'ont envoyé des menaces de mort, s'il vous plaît, prenez un moment et lisez l'article qui a été écrit il y a plus de trois ans, et non par moi", a commenté la journaliste dans un autre tweet.
Felicia Sonmez aurait finalement été rappelée à l'ordre et suspendue par son employeur, le "Washington Post", toujours selon le "New York Times". Le journal de Jeff Bezos lui aurait par ailleurs demandé de supprimer ses tweets, ce qu'elle a accepté de faire. Felicia Sonmez a en tout cas reçu le soutien de près de 200 membres du personnel du journal, qui ont signé une lettre rédigée par l'un des syndicats de journalistes du "Washington Post", la NewsGuild. Dans un texte publié sur le site du journal, le reporter spécialiste des médias du "Washington Post", Erik Wemple, a pour sa part jugé la décision de suspendre Felicia Sonmez "malavisée".
Mise à jour, mercredi,29 janvier à 11h00 : Felicia Sonmez a été réintégrée au sein de la rédaction par la direction du "Washington Post", a annoncé hier dans un tweet un syndicat de journalistes du titre de presse.