Elle tourne en boucle sur BFM TV, BFM BUSINESS et RMC. Une publicité de l'institut Montaigne, un club de réflexion libéral réputé proche du patronat et du parti présidentiel, l'UMP. Que dénonce-t-elle ? Le coût trop élevé du travail, la baisse de la compétitivité du pays. Et elle assure dans les grandes largeurs la promotion de la TVA sociale, proposition faite par le gouvernement il y a quelques semaines.
Des thématiques chères à un certain Nicolas Sarkozy, candidat à la présidentielle. Or, la publicité politique pour un parti politique est strictement interdite en France, contrairement aux Etats-Unis où elle est autorisée. Le CSA alerté par ce curieux mélange des genres se penche sur le sujet, révèle LeNouvelObs.com. Notre confrère s'est amusé à rapprocher les arguments de l'institut Montaigne à ceux du candidat-président... ils sont quasi-identiques. "On ne s'est pas calé sur la phraséologie de Nicolas Sarkozy" se défend ce think thank, qui n'a pas souhaité révéler le coût de cette campagne financée par le cabinet d'audit KPMG.
Pas sûr que le CSA, qui veille notamment à la parfaite équité du temps de parole entre les dix candidats, ne l'entende de cette oreille. Un arbitrage est en cours, il devra définir si cette publicité est conforme aux règles d'une campagne électorale. "La diffusion en boucle des publicités prendra fin une semaine avant le premier tour de l'élection présidentielle. Le groupe d'Alain Weill ne s'est pas inquiété du mélange des genres entre publicité politique et publicité pour haricots" note notre confrère. La seule "publicité" politique autorisée sur les antennes est celle des clips officiels de campagne, qui devraient être bientôt programmés sur les chaînes du service public.