Avant-première puremedias.com Xavier Niel prend la parole. Invité de Sonia Mabrouk dans "On va plus loin" ce soir sur Public Sénat, le très discret entrepreneur français est notamment revenu sur les accusations régulières de partialité dont fait l'objet "Le Monde" en marge de la campagne présidentielle. Depuis plusieurs semaines, le titre de presse qu'il co-détient avec Pierre Bergé et Matthieu Pigasse est ainsi accusé par certains dont Marine Le Pen de "rouler pour Macron". A tel point que le journal a tenu à s'en défendre dans un récent article de son médiateur le 10 mars dernier.
Interrogé sur l'indépendance éditoriale de son journal, Xavier Niel a tenu à préciser qu'elle était totale. "Nous sommes trois actionnaires qui avons un rapport assez particulier au 'Monde'. Déjà, on est tous les trois politiquement très différents. Je sais que ça peut vous paraître bizarre. Pierre Bergé a pris une position publique (en faveur d'Emmanuel Macron, ndlr). Matthieu Pigasse n'a pas pris de position publique mais je sais où il est. Je connais la mienne et je peux vous promettre qu'on est tous les trois extrêmement différents. On ne représente pas un bloc unique", a tenu à préciser Xavier Niel.
L'homme d'affaires a ensuite réaffirmé qu'il existait au "Monde" une "séparation claire entre la partie éditoriale et la partie financière". "Nous, on a fait notre travail financier", a-t-il précisé à propos des actionnaires du groupe de presse. Le patron de Free a notamment souligné la co-existence au sein du groupe de lignes éditoriales très différentes, de "Telerama" au "Monde Diplomatique", en passant par "L'Obs" ou "La vie catholique".
Questionné par Sonia Mabrouk sur les propositions anti-concentration des candidats à la présidentielle pour les médias, Xavier Niel a expliqué ne pas être vraiment concerné, faisant alors référence au projet de Benoît Hamon. "Il y a notamment un texte qui consiste à dire qu'une personne privée seule ne peut pas détenir plus de 20 ou 25% d'un média. Nous, au 'Monde', nous sommes dans ce cas-là. Nous n'avons que 66% du capital, partagé en quatre. Notre intérêt capitalistique au 'Monde' est de 15% ou quelque chose comme ça", a-t-il précisé.
Xavier Niel a finalement conclu sur ce sujet : "Nous ne sommes pas là pour contrôler. Nous sommes là pour aider une presse à exister ou à avancer. Après qu'il y ait des fantasmes divers, je n'ai pas de problème... Il y a trois mois, on nous disait : 'Vous soutenez effrontément François Hollande'. Maintenant, semble-t-il, 'Le Monde' soutiendrait effrontément ou sans limite Emmanuel Macron. Je ne sais plus... Moi, je n'ose plus rien dire". "On va plus loin" sera visible ce soir sur Public Sénat à partir de 22h. puremedias.com vous propose de découvrir cet extrait inédit.