Louis Bodin sort du silence. Un mois jour pour jour après l'accident d'hélicoptères qui a fait dix morts sur le tournage du jeu d'aventure "Dropped" en Argentine - les 2 pilotes locaux, 5 membres de l'équipe et les sportifs Florence Arthaud, Camille Muffat et Alexis Vastine -, l'animateur du programme a accordé une interview à nos confrères de TV Mag. L'occasion pour le Monsieur Météo de TF1 et RTL, qui reprend son poste ce jeudi, de revenir sur son ressenti, un mois plus tard, mais aussi son duplex polémique au lendemain du drame.
"Personne ne pense un jour être confronté à la disparition, avec une brutalité inouïe, de dix personnes avec lesquelles on a travaillé intensément et passionnément. Après, chacun suivant ses caractères, on s'en remet plus ou moins vite et bien. Dans mon cas, j'ai ressenti le besoin de passer par des spécialistes", explique Louis Bodin qui, à son retour en France, est passé par l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris où il a "fait une séance de deux heures de ce que l'on appelle le déchoquage, où l'on essaie de voir si le choc subi a laissé des faiblesses dans le cerveau qui laisserait supposer une évolution défavorable".
"Il me faudra du temps ; mais a priori rien ne semble empêcher ma lente progression vers un retour des émotions positives ou négatives de la vie normale", assure-t-il. Puis, sur son duplex devant la carcasse d'un des hélicoptères au 20 Heures de TF1 le 10 mars, Louis Bodin réagit en deux temps, à commencer par sa supposée froideur. "Ceux qui ont vécu des moments comme les nôtres savent que l'on gère l'émotion comme un bouton 'on/off'. Effectivement, ce soir-là au 20 Heures, j'étais sur 'off'. Si j'étais passé sur 'on', je me serais écroulé à l'antenne, en état de choc. Je n'aurais pas pu faire ce plateau. Et honnêtement, je ne voulais pas montrer cela à l'antenne. Je me suis mis en apnée" explique-t-il, reconnaissant que "cela a donné une image quasi inversée de ce qu'était (son) état".
Enfin, concernant la présence de la carcasse de l'hélicoptère en arrière-plan, Louis Bodin rappelle que, comme l'avait repéré l'équipe de "Médias le mag" sur France 5, "TF1 ne voulait pas de ce cadre". "Moi, j'arrive en retard sur le site ; je ne parle pas espagnol et dans une certaine confusion je me retrouve à faire ça... Je le regrette à deux titres. D'abord, car professionnellement, c'est une terrible erreur ! Ensuite, à titre privé. J'étais déjà sur la 'dropped zone' lorsque le crash a eu lieu. J'avais échappé au bruit et à l'image de ce drame. Et là, on me balançait ça en pleine face. J'avais le sentiment d'une double peine", raconte Louis Bodin qui, un mois après le drame, continue d'être "chaque jour en pensées" avec les familles des victimes.