"Un 'Rendez-vous en terre inconnue' sociétal" : Avec "En terres opposées", Karim Rissouli emmène trois personnalités dans "une télé-réalité politique"

Vous-êtes vous déjà demandé comment vivaient les personnes qui ne pensent pas comme vous ? Pour répondre à cette question, Karim Rissouli a invité trois personnalités engagées à partager le quotidien de personnes qui ne partagent pas leurs idées dans "En terres opposées" ce lundi 20 novembre à 21h10 sur France 5. Dans le premier numéro de cette nouvelle émission à mi-chemin entre "C ce soir" et "Rendez-vous en terre inconnue" , le journaliste emmène l'activiste Camille Etienne, le membre du Giec François Gemenne et l'essayiste Antoine Bueno en immersion auprès de passionnés d'automobile, de membres des Soulèvements de la Terre ou d'une communauté de décroissants.

"Je me demande tout le temps quelle est la bonne manière de créer du débat de la rencontre et tenter d'inventer de nouvelles choses", confie à puremedias.com Karim Rissouli. Dans ce nouveau programme, il accompagne des visages médiatiques et recueille leurs impressions en temps réel. Alors qu'il s'attèle à confronter les opinions chaque jour dans "Ce ce soir", il a cette fois-ci, avec Camille Girerd et Florent Maillet à la réalisation, voulu "sortir les intellectuels de ce qu'ils connaissent". Exit les plateaux lustrés et les lumières artificielles, il plonge trois visages habitués des émissions de débat au plus proche de leurs contradicteurs.

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"Le fait d'arriver dans un univers que tu ne connais pas, ça suscite forcément une discussion différente, de l'empathie", a constaté le journaliste de 42 ans lors du tournage l'été dernier. "Même des gens qui n'ont rien en commun sur le fond vont discuter autrement quand ils sont ensemble". Selon Karim Rissouli, "En terres opposées" "colle à un besoin de l'époque", celui de montrer que "le dialogue est encore possible".

Pour autant, convaincre trois personnalités de se lancer dans ce projet qui les sort du cadre habituel de leurs prises de position n'a pas été évident. "C'est un travail différent de ce qu'on a l'habitude de faire, qui emprunte les codes de la télé-réalité", souligne l'animateur. Comme l'évoque Antoine Bueno auprès de la communauté bretonne avec laquelle il va vivre durant deux jours, il joue son image dans ce programme où les téléspectateurs le découvrent dans un contexte auquel il n'est pas habitué. "Je suis content qu'ils aient eu confiance dans notre honnête et notre intégrité journalistique", commente encore Karim Rissouli.

Si vous cherchez du clash pour du clash, passez votre chemin. Outre une séquence où un activiste des Soulèvements de la Terre se retire en lançant : "Je me casse, je vais te foutre une patate sinon", les discussions s'enchaînent, à bâtons rompus. Si les avis divergent, les réflexions s'opposent de manière constructive. "Je ne suis pas naïf, je ne me dis pas qu'en 48h les gens vont changer d'avis mais ça le mérite de confronter des univers qui ne se confrontent pas", insiste le journaliste à l'origine du projet.

Le chercheur du Giec évoque sur X, le nouveau nom de Twitter, une "télé-réalité politique" et estime qu'il s'agit du "programme télé le plus innovant auquel (il) a participé". Un commentaire qui fait sourire l'initiateur du projet qui assume la référence à "Rendez-vous en terre inconnue", l'émission de Frédéric Lopez où des célébrités sont plongées dans le quotidien de tribus autochtones à l'autre bout du monde.

"C'est un programme mythique, iconique que j'ai souvent regardé à l'occasion. Dans le divertissement, on ose vraiment créer des choses". Avec l'ambition de bâtir un "'Rendez-vous en terre inconnue' sociétial", l'animateur a débouché sur ce premier épisode. "L'idée ici, c'était de se dire que ce n'est pas parce qu'on parle de choses sérieuses qu'on ne peut pas être innovant. 'En terres opposées' est une tentative et j'espère qu'il y en aura d'autres !"

Si aucun autre numéro n'a pour l'heure été mis en boîte, le journaliste assure être déjà au travail pour trouver de nouvelles personnalités à emmener loin de leurs convictions. "On travaille au développement d'autres numéros autour de police et sécurité, de l'immigration et aussi des ultra-riches", énumère-t-il. Selon lui, toutes les questions sociétales pourraient être abordées dans "En terres opposées".

Sorti des studios où les téléspectateurs ont l'habitude de le voir évoluer, Karim Rissouli se réjouit de ce retour aux sources, alors qu'il a par la même occasion laissé l'animation du magazine de documentaires "La fabrique du mensonge" à Thomas Snégaroff. "Avant 'C Politique', j'étais reporter. Ça me manquait d'aller sur le terrain donc c'était agréable pour moi de retrouver ça et de montrer quelque chose de différent", confie celui qui est aussi le visage de "En société" chaque dimanche sur France 5.

Avec un nouveau programme à son actif, Karim Rissouli s'impose une fois de plus comme un journaliste multi-facettes, aussi à l'aise en plateau qu'en plein air et pour qui confronter les idées peut se faire sur tous les terrains mais surtout celui du débat apaisé. Pari réussi.