Pendant les dix jours de festivités, Alessandra Sublet a passé son temps "dans les coulisses du Festival de Cannes" afin de tourner un documentaire pour France 5. Hier soir, au lendemain de la cérémonie de clôture et de l'attribution de la Palme d'or au réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan, la chaîne publique a diffusé cette émission unitaire entre 21h30 et 22h30. Ce programme a attiré 360.000 curieux, soit 1,3% de part d'audience.
Mais Alessandra Sublet, qui ambitionnait de rencontrer "des personnalités plus ou moins connues" pour qui le festival représente un enjeu décisif, peut se féliciter de s'être entretenue avec Catherine Deneuve. L'actrice était sur la Croisette pour présenter, hors compétition, "L'homme qu'on aimait trop" d'André Téchiné, dont elle partage l'affiche avec Guillaume Canet et Adèle Haenel.
Et l'actrice de "Potiche", qui s'est dernièrement fait remarquer par des vives prises de position - contre les César, contre Sophie Marceau ou pour Gérard Depardieu -, a une nouvelle fois taclé la télévision. Catherine Deneuve a tout d'abord critiqué les press-junkets, ces sessions d'interviews rapides à la chaîne. "Il faut oublier ça... C'est la même lumière, le même endroit, le même siège. Donc au bout de la troisième interview...", a déploré l'actrice qui a également critiqué le changement de philosophie du festival.
"C'est très différent maintenant" a expliqué celle qui vient régulièrement au Festival depuis la Palme d'or remportée en 1964 par "Les Parapluies de Cherbourg" de Jacques Demy. "La montée des marches a lieu avant que la lumière tombe, ce qui est quand même beaucoup moins mystérieux qu'avant. C'est la télévision maintenant qui a la mainmise sur toute l'image de Cannes. L'image de Cannes est devenue très importante. Le Festival est toujours très important car c'est un festival international qui a des beaux films mais l'image a pris une place déraisonnable", a-t-elle ajouté, en expliquant que la vie de festivalier était beaucoup plus simple auparavant.