Les négociations avortées entre Dailymotion et Yahoo! pour un rapprochement n'en finissent plus d'alimenter la chronique e-business. Après l'interview de Stéphane Richard, président d'Orange et principal actionnaire de la plate-forme de vidéos, qui dénonçait l'attitude d'Arnaud Montebourg, voici celle de Cédric Tournay, PDG de Dailymotion. Dans un entretien au Monde, celui qui a initié et soutenu le projet "regrette le blocage gouvernemental" dans la négociation.
"Nous vivons dans un environnement mondialisé où nous devons, pour le bien de nos entreprises, faire des choix qui maximisent nos chances de succès sur le long terme. Certes, nos racines sont françaises, nos équipes aussi, majoritairement, mais nous sommes présents à Londres, à New York, à Palo Alto (Californie)... Les Etats-Unis sont notre premier marché, représentant 35 % de notre chiffre d'affaires. C'est plus que la France", explique-t-il. Arnaud Montebourg, qui a fait capoté les négociations, avançait l'agument de la "pépite française", qui ne doit pas passer sous pavillon américain.
Pour le patron français, cet accord industriel aurait permis à Dailymotion de devenir "la plateforme vidéo du groupe américain au niveau mondial". Et donc de concurrencer YouTube, numero un du secteur. "Nous aurions conservé notre identité et continué à opérer notre activité de façon autonome, mais avec une ambition décuplée. La stratégie de Yahoo! est d'investir massivement dans la vidéo. Dailymotion aurait bénéficié de ces investissements", assure Cédric Tournay. Depuis l'échec des négociations avec Yahoo!, de nombreux acteurs se sont manifestés pour investir dans la plate-forme comme Xavier Niel, patron de Free, et Vivendi. Le conseil d'administration de Dailymotion doit se réunir pour les étudier.