Quelques jours après son violent affrontement avec François Fillon sur le plateau de "L'émission Politique" de France 2, Christine Angot ne regrette rien. C'est la chaîne qui lui avait proposé quelques jours plus tôt d'être "l'invitée surprise" du candidat. D'abord, elle refuse. Puis décide finalement d'accepter, avec un texte "écrit à la virgule près" qui n'a pas été relu ou validé par la chaîne. "Seules les trois premières phrases me sont venues au dernier moment", explique-t-elle dans un long entretien à nos confrères de Libération.
"Dans ce que j'ai dit, je n'ai rien inventé. C'est ce que les gens ressentent, je le sais. Je voulais mettre des mots sur un état d'esprit (...) C'est mon travail de traduire un sentiment collectif, et je crois que ça a soulagé des gens", assure-t-elle. Christine Angot avait refusé de débattre avec François Fillon, "un professionnel" de cet exercice. "Je n'ai aucun sens de la repartie. Le débat, c'est une prise de pouvoir, par la rhétorique, de l'un sur l'autre, une partie de tennis où tout ce qui compte, c'est de marquer des points", explique-t-elle.
Christine Angot estime ne pas avoir été "agressive" avec le candidat, ce qu'on lui a pourtant largement reproché sur les réseaux sociaux. "Moi, agressive ? Ce qui était violent était la situation que je décrivais ! Pas moi. Allez voir les gens quand ils sont devant leur télé ! Ecoutez-les ! J'ai juste fait en sorte que ce qu'on prend pour du silence ne soit pas du vide", tonne-t-elle. Elle revient aussi sur la réaction d'une partie du public, très hostile à sa tribune pendant l'émission. Droite dans ses bottes, elle estime avoir dit "ce qu'on est des millions à ressentir", assurant avoir beaucoup reçu de messages de soutien après son intervention. La référence au suicide de Pierre Bérégovoy "pour se protéger lui" était selon elle "indécente".
Enfin, Christine Angot revient sur sa dernière phrase sur les journalistes. "Ils sont très polis, attentifs à ménager les uns et les autres pour préserver l'objectivité, ou son apparence. Pujadas a posé des questions claires ce soir-là. Mais quand les réponses indécentes arrivent, un journaliste ne peut pas dire 'c'est dégoûtant'. Contrairement à ce que disent les politiques, les journalistes ne disent pas ce qu'ils ressentent, voilà ce que j'ai voulu dire", conclut-elle.
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