Franck Riester évoque les conséquences médiatiques des Gilets jaunes. Invité ce matin d'Elizabeth Martichoux sur RTL, le ministre de la Culture a tout d'abord été interrogé sur les violences régulières dont sont victimes les journalistes en marge des manifestations des Gilets jaunes. Il les a jugé à plusieurs reprises "inadmissible(s)" , rappelant que la liberté de la presse était "l'un des piliers de la démocratie". "Nous devons nous mobiliser collectivement. C'est ce qu'a fait le gouvernement. Christophe Castaner (le ministre de l'Intérieur ndlr) est mobilisé sur cette question, il a reçu les représentants de certaines rédactions au mois de novembre. Il a réaffirmé avec force que les journalistes devaient être protégés", a ajouté Franck Riester.
Le ministre de la Culture a ensuite appelé chacun à prendre ses responsabilités. "Quand un certain nombre de responsables politiques font siffler les journalistes dans des meetings, quand un certain nombre de responsables politiques - un en particulier - qui dit par exemple qu'il faut pourrir les journalistes, qui les traite d'abrutis, il ne faut pas s'étonner qu'un certain nombre d'individus prennent cela au mot, et transforment cela en actes. C'est insupportable !", a dénoncé Franck Riester, précisant qu'il visait particulièrement Jean-Luc Mélenchon, des représentants du Rassemblement national, de Debout la République et même de Les Républicains.
"Il faut être conscient qu'une partie de la population a un regard sévère sur la façon dont la presse est gérée, se comporte", a ensuite commenté Franck Riester, estimant que les médias devaient aussi accepter la critique. "Collectivement, les journalistes, les médias doivent réfléchir à la façon dont pourrait être mieux organisée, gérée la presse pour qu'il y ait une perception peut-être meilleure du travail qui est fait", a estimé le ministre de la Culture, appelant à une réflexion sur "le traitement équitable de l'information" et à "une mobilisation de tous contre la désinformation".
Franck Riester en a alors profité pour reprendre à son compte une vieille idée à Jean-Luc Mélenchon et des Insoumis en évoquant la possibilité de créer dans les mois qui viennent un conseil de déontologie pour les journalistes. "Ca existe dans un certain nombre de pays. J'ai confié une mission à Emmanuel Hoog (ex-patron de l'AFP, ndlr) pour y réfléchir. Ca doit se faire en partenariat avec les rédactions", a commenté le locataire de la rue de Valois. Franck Riester a ensuite décrit ce conseil comme un dispositif de recours a posteriori mis à la disposition des citoyens et qui pourrait sanctionner les journalistes. "Une autorité qui comprend en son sein des journalistes et des gens de la profession", a insisté le ministre de la Culture, qui a annoncé "plusieurs mois de travail" afin de définir les modalités d'action de ce futur comité déontologique.
Au cours de cet entretien, Franck Riester a enfin annoncé que la grande réforme de l'audiovisuel attendue depuis plusieurs mois pourrait ne voir le jour qu'au début de l'année 2020. puremedias.com vous propose de revoir cette interview.