Une erreur qui ne passe pas. Geoffroy Lejeune, le nouveau directeur de la rédaction du "Journal du dimanche", a assuré qu'"aucune erreur d'illustration" n'avait été commise pour éteindre la polémique sur la Une de la première parution suivant son arrivée controversée à la tête de l'hebdomadaire. Cette version des faits n'est vraisemblablement pas au goût de la famille d'Enzo B., victime d'un accident de voiture mortel en janvier 2023, apparue sur la première page du journal. Selon "Libération", cette dernière a découvert l'existence de la tribune publiée dans l'hebdomadaire dominical mais aussi la présence de la photo de la marche blanche organisée en hommage à leur proche disparu le jour de sa parution.
"Je n'ai jamais été contactée par le 'JDD', que ce soit à propos de la photo ou même de la tribune", a témoigné Lydia Dumonteil, la mère d'Enzo B. Plusieurs fois évoquée dans le dossier en page 3 du journal, la mort d'Enzo P., poignardé à La Haye-Malherbe dans l'Eure, était l'une des illustrations de l'article pour illustrer "l'insécurité galopante" en France. Pourtant, c'est la photo de l'événement organisé après la mort d'Enzo B. qui a été utilisée pour illustrer la première page de l'hebdomadaire dominical. La maman de ce dernier assure ne jamais avoir autorisé l'utilisation de cette image. "La seule autorisation que j'ai donnée, c'est au journal 'Sud-Ouest', pour qu'ils prennent une photo de la marche organisée en l'honneur d'Enzo."
Harcelée sur les réseaux sociaux depuis la parution de la nouvelle mouture du "Journal du dimanche" Lydia Dumonteil dit vouloir porter plainte contre le journal dirigé par Geoffroy Lejeune depuis le 1er août 2023.
À l'AFP Lagardère News avait expliqué avoir choisi "une photo de Une symbolique pour illustrer la détresse des familles face à l'atrocité. L'insécurité routière en fait partie et représente tous les autres combats."
Sur Europe 1 le jour de la parution du premier "JDD" après 40 jours de mobilisation contre son arrivée, l'ancien directeur de la rédaction de "Valeurs actuelles" s'était réjoui de la présence en kiosque du journal. Il évoquait "une forme de miracle". "On a vécu quelque chose qui, je pense, n'existe pas dans la presse. C'est-à-dire qu'il y a des bonnes volontés qui se sont manifestées pour venir nous aider. On a lancé des sujets, on a commencé à enquêter, on a lancé des interviews, des projets de portraits... Et puis, il y a des gens qui sont venus nous voir, parfois même des bénévoles venus pour nous aider à relire, à mettre en page le journal. Des personnes qui avaient déjà du boulot par ailleurs et qui se sont manifestées dans une ambiance assez surréaliste", s'était-il réjoui au micro de la radio bleue, propriété du groupe Bolloré.
La grève des journalistes du journal s'est achevée le 1er août. Dans un communiqué, ils ont estimé avoir "lutté sans relâche contre l'arrivée (...) de Geoffroy Lejeune". "Ce combat, nous l'avons mené pour nos lecteurs, pour l'histoire de ce titre emblématique, pour la qualité de l'information, pour le respect des principes déontologiques. (...) Si nous avons mis sur la place publique l'enjeu de l'indépendance des rédactions, face à notre actionnaire, nous n'avons pas gagné", avaient-ils déploré