Justin Bieber bloqué. Le "Gangnam Style" et Lady Gaga aussi. En Allemagne, des milliers de clips sont désormais indisponibles sur la plateforme YouTube. A la place un message : "Malheureusement, cette vidéo n'est pas disponible en Allemagne, car elle peut contenir de la musique pour laquelle la Gema ne nous a pas accordé les droits nécessaires". En effet, la GEMA, la société de collecte des droits d'auteurs en Allemagne, et YouTube, sont en conflit ouvert depuis 2009.
Pour augmenter la pression, l'équivalente de la notre Sacem a exigé le blocage de milliers de clips. Selon les chiffres du site OpenDataCity, cités par le quotidien Süddeutsche Zeitung, 61,5% des 1.000 vidéos clips les plus consultés dans le monde actuellement, sont ainsi hors d'accès Outre-Rhin. Le conflit porte sur le mode de rémunération des droits d'auteurs. La Gema refuse de souscrire au mode de rétribution habituellement pratiqué par YouTube (à savoir un pourcentage d'environ 8% des recettes publicitaires réalisées par l'ensemble des clips dans le pays). Elle exigerait une rémunération fixe de 0,375 centimes par visionnage. Un tarif sans commune mesure avec les tarifs habituellement pratiqués.
Les deux parties se renvoient la responsabilité des blocages et les internautes allemands se plaignent, allant voir leurs clips préférés sur des plateformes illégales. Alors que le conflit vient d'être réglé entre la presse française et Google News, c'est désormais notre industrie du disque nationale qui a mis la pression sur YouTube. Alors que l'accord entre la plate-forme et la Sacem est arrivé à son terme le 31 décembre dernier, YouTube a décidé de suspendre les publicités diffusées avant les clips, le temps de signer un nouvel accord. Une décision vue comme un chantage par l'industrie du disque. La semaine dernière, Pascal Nègre, le président d'Universal Music France a menacé de retirer tous ses clips si les publicités n'étaient pas réinstaurées.