A l'approche des élections municipales de 2014, Marine Le Pen met vigoureusement en garde les candidats de son parti sur leur utilisation des réseaux sociaux et, en particulier, de Facebook. Lorsqu'elle fait le tour de ses fédérations, la leader frontiste martèle ainsi à tous ses candidats, souvent novices en politique, de bien surveiller le contenu de leur page personnelle sur le célèbre réseau social.
Et elle les prévient fermement comme le montre ce reportage diffusé sur TF1 : "Je ne veux plus voir n'importe quoi sur les profils Facebook". Avant de s'écrier: "Mais un peu de tenue quoi, bon sang ! Nous ne sommes pas des quidams qui pouvons publier les photos de vacances, les machins, les commentaires sur ceci, sur cela".
De telles mises en garde ne sont apparemment pas superflues. Lors d'élections précédentes, la présidente du Front national a souvent dû s'expliquer sur les dérapages numériques de plusieurs de ses candidats ou militants. Ainsi, en avril 2011, lors des élections cantonales, Marine Le Pen a décidé d'exclure, contre l'avis de son parti, Alexandre Gabriac, un jeune élu du parti.
Une ancienne photo le montrant en train de faire le salut nazi était ressortie sur internet. Autre polémique, cette fois en pleine campagne législative, celle entourant Sidany Doutch, une militante frontiste, candidate pressentie dans les Hauts-de Seine. Sa candidature fut discrètement enterrée par la direction du parti suite aux révélations du site Fafwatch sur le contenu de la page Facebook de la militante. On y voyait Sidany Doutch poser en petite tenue et tenir des propos pour le moins polémiques.
Des photos ou des propos qui collent mal avec l'image de respectabilité que veut désormais donner le Front national aux électeurs et aux médias. Marine Le Pen a d'ailleurs donné son nouveau mot d'ordre : elle veut professionnaliser son parti et lui insuffler une "discipline" nouvelle. Une nouvelle forme de la dédiabolisation enclenchée depuis l'arrivée de Marine Le Pen à la tête du FN.