L'affaire fait grand bruit depuis une dizaine de jours. Le 13 avril dernier, on apprenait que le chanteur Michel Polnareff avait décidé de porter plainte contre Cetelem. La raison : la banque utilise depuis 2011 un sosie de lui dans ses publicités conçues par l'agence TBWA Paris. Michel Polnareff n'est cependant pas le seul à apparaître dans ces publicités puisque des sosies plus ou moins ressemblants de Marylin Monroe, Michael Jackson ou encore Bruce Lee sont également présents.
Quatre ans après le lancement de la campagne de Cetelem, le chanteur français s'est en tout cas réveillé et a décidé de porter plainte devant le tribunal de grande instance de Paris pour atteinte à son droit à l'image. Comme l'expliquait Le Figaro, Cetelem n'a en effet jamais demandé l'autorisation à la star pour l'utilisation de son image dans cette campagne.
Plus grave, le personnage mis en scène dans les spots aurait comme conséquence de ridiculiser l'artiste. Michel Polnareff observerait ainsi qu'il est abondamment moqué sur les réseaux sociaux depuis le lancement de la campagne et que de nombreux internautes pensent qu'il a été rétribué pour ces publicités. Les campagnes de Cetelem rendraient surtout impossible la participation de l'artiste à des publicités pour d'autres marques.
Cette semaine, VSD, a pu retrouver le chanteur en Belgique où il est censé enregistrer un album. Et Michel Polnareff a expliqué pour la première fois sa démarche. "Ma manageuse voulait déjà attaquer Cetelem en 2011. Mais elle était un peu trop procédurière à mon goût. Je ne suis pas comme ça. Ça n'est pas mon tempérament", a-t-il raconté dans un premier temps.
Pour prouver qu'il n'a rien, en temps normal, contre l'utilisation de sosies de sa personne, l'artiste a ensuite évoqué le cas de "Podium" où Jean-Paul Rouve joue un autre de ses doubles : "L'histoire du sosie dans 'Podium', j'avais adoré. Yann Moix (le réalisateur, ndlr) m'avait demandé l'autorisation. Je la lui avais immédiatement donnée" a-t-il ainsi fait valoir. Et de poursuivre : "Jamais Cetelem ne m'a contacté, ne m'a demandé mon avis. Et je ne veux pas qu'on croie que j'ai signé un contrat avec ces gens-là", a protesté Michel Polnareff. Avant de conclure : "Toute cette histoire m'attriste".
Quoiqu'il arrive, la jurisprudence donne raison à l'artiste. La Cour de cassation a déjà estimé par le passé que le droit à la caricature dans les publicités est conditionné à l'accord des personnes concernées. Gérard Depardieu avait ainsi déjà fait condamner en 1984 le groupe Suchard-Tobler sur des motifs identiques. Idem pour Jean-Luc Delarue après une pub de 2007 du magazine people "Choc".