Taper sur les journalistes, jusqu'au dernier jour. Ce vendredi aux Sables d'Olonne où il tenait un meeting, Nicolas Sarkozy n'a pas dérogé à cette règle alors qu'un journaliste réalisait un duplex pour le journal de 13 heures de Jean-Pierre Pernaut. Alors qu'il était en direct sur TF1 (voir nos images), le président candidat lâche : "Si notre ami qui fait un direct en me tournant le dos pouvait s'arrêter, ça m'arrangerait." L'assistance se retourne alors vers lui et le hue. Le malaise est perceptible sur le visage de Philippe Morand qui, comme tous les journalistes réalisant un duplex dans ce contexte, tourne le dos à l'orateur.
"Ne vous inquiétez pas, la politesse n'est qu'une question d'éducation. Et après tout, si nous n'avons pas... s'il y a eu quelques manquements, nous y porterons remède" lâche alors Nicolas Sarkozy qui en profite pour livrer une nouvelle charge contre les médias. "Qui sont-ils pour oser dire qu'on ne doit ne pas parler à 6,5 millions de Français. Quelles sont leurs titres de gloire ? Quelle autorité morale les porte ?" lance-t-il. Visés, les journalistes, "qui n'ont cessé d'inviter Madame Le Pen lorsque elle disait du mal de (moi) pour m'interdire de parler aux électeurs de Madame Le Pen." Puis il précise sa pensée : "Je n'ai jamais vu une émission, un journal avec un bandeau où il y aurait écrit toute personne ayant voté pour le FN ne doit pas nous regarder." Il finit son couplet anti-médias en attaquant sans la nommer la radio France Inter, comme il l'avait déjà fait il y a quelques jours.
Interrogé vendredi matin sur Europe 1 au sujet de l'incident entre des journalistes de BFM TV et des militants UMP, Nicolas Sarkozy a dit "comprendre l'attitude des gens qui sont exaspérés par une forme d'intolérance et de parti pris (de la part des journalistes)." Galvanisés par ces prises de position du candidat, les militants n'hésitent plus à s'en prendre ouvertement aux journalistes, comme le 1er mai place du Trocadéro à Paris où une reporter de Mediapart a été agressée dans des conditions similaires. Jean-Luc Mélenchon lui aussi a réservé un accueil très particulier aux journalistes du "Petit Journal" de Canal+ lors de la fête du travail.