Le président du CSA, Olivier Schrameck, commente pour puremedias.com la nomination aujourd'hui par son institution de Mathieu Gallet à la tête de Radio France. L'actuel président de l'INA (Institut national de l'audiovisuel), 37 ans, est devenu cet après-midi le plus jeune PDG de Radio France jamais nommé. Le CSA l'a élu à l'unanimité de ses membres dès le premier tour du scrutin, une première. Dès le mois de mai prochain, Mathieu Gallet succèdera ainsi aux commandes du groupe radiophonique public à Jean-Luc Hees, nommé en 2009 par Nicolas Sarkozy.
Propos recueillis par Benjamin Meffre.
puremedias.com : Qu'est-ce qui a fait la différence en faveur de Mathieu Gallet ?
Olivier Schrameck : En faisant appel à une personnalité jeune qui a d'ores et déjà fait ses preuves à la tête d'un grand établissement public dépendant du ministère de la Culture, nous avons fait le choix d'un profond renouvellement et d'une ouverture aux publics les plus jeunes et aux techniques numériques d'aujourd'hui et de demain.
Quelles qualités avait-il de plus que les autres candidats ?
Je ne veux pas me livrer à un examen comparé mais le Conseil Supérieur de l'audiovisuel a été impressionné par la volonté manifestée par Monsieur Gallet et par le caractère personnel donné à sa candidature.
Quelles seront ses missions ?
Ses missions vont être définies dans un certain nombre de cadres et en particulier dans celui du contrat d'objectifs et de moyens qui sera signé avec l'Etat.
Quelle est la priorité numéro 1 du nouveau PDG de Radio France ?
Il faut l'interroger. C'est désormais vers lui qu'il convient de se tourner.
Cette décision est-elle un désaveu de l'action de Jean-Luc Hees (l'actuel PDG de Radio France, candidat à sa propre succession, ndlr) ?
Certainement pas. Le Conseil Supérieur de l'audiovisuel n'avait pas à faire le bilan d'une mandature. Il avait à faire un choix pour les cinq années à venir.
Est-ce que changer de PDG à chaque mandat n'est pas un problème pour la continuité de l'entreprise ?
A partir du moment où le Conseil Supérieur de l'audiovisuel recouvrait son rôle de nomination, il l'a exercé non seulement en toute indépendance mais aussi en toute liberté. J'ajoute qu'une considération objective est le fait que, en vertu du cahier des charges tel qu'il est actuellement, le président Jean-Luc Hees était atteint par la limite d'âge dans un délai de deux années.
Aujourd'hui, c'est votre anniversaire, vous vous êtes fait un joli cadeau avec cette nomination de Mathieu Gallet ?
Cette décision n'a rien de personnel comme vous l'avez compris et quant à la façon dont je la reçois, vous pouvez vous en faire une opinion vous-même (sourire).