La décision, bien qu'attendue, a secoué tout le petit monde des médias cet après-midi. Après plusieurs semaines de réflexion, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a rendu son verdict sur le passage des chaînes LCI, Paris Première et Planète+ sur la TNT gratuite. Et pour le CSA, c'est non. Les Sages ont mis en avant trois raisons pour expliquer leur décision : la mauvaise conjoncture du marché publicitaire, la situation financière fragile des chaînes déjà disponibles sur la TNT gratuite, et l'atonie de la consommation de la télévision.
Depuis 16h, les réactions se multiplient, et sont particulièrement indignées du côté du groupe TF1, qui espérait passer sa chaîne d'info en continu sur la TNT gratuite, après plusieurs années de difficultés financières sur la TNT payante. Nonce Paolini, patron du groupe, avait expliqué au CSA lors de son audition que LCI pourrait difficilement survivre une année de plus sans passer en gratuit, et que sa fermeture serait inéluctable si le Conseil s'opposait à une arrivée sur la TNT gratuite.
Suite à la décision du CSA, 247 emplois sont donc menacés, mais Olivier Schrameck refuse d'assumer la responsabilité de la probable fermeture de LCI. Invité de RTL Soir à 18h, le président du CSA a ainsi renvoyé la balle au groupe de Nonce Paolini. "En tout état de cause, c'est la décision de TF1 qui sera prise, et non celle du CSA. La décision du CSA a pour seule portée de maintenir la situation telle qu'elle résulte des décisions précédentes de TF1 et de la conjoncture économique qui affecte l'ensemble des acteurs de l'audiovisuel. C'est à TF1 de décider comment elle entend se projeter dans l'avenir", a d'abord expliqué Olivier Schrameck.
Il a également souligné que la décision n'était pas définitive. "L'agrément a été refusé, mais il a été refusé aujourd'hui, compte tenu des conditions économiques, financières et publicitaires du paysage audiovisuel car le Conseil a considéré que des décisions positives fragiliseraient l'ensemble de ce paysage audiovisuel, qui inclut également les radios et leur tâche d'information", a expliqué Olivier Schrameck. "Si, à l'avenir, ces conditions étaient modifiées, ces questions seraient susceptibles d'être posées à nouveau", a-t-il assuré.