Cet après-midi, Nonce Paolini a défendu devant le CSA la candidature de LCI pour un passage sur la TNT gratuite (lire notre compte-rendu ici). Le PDG de TF1, qui était entouré de l'état-major de la chaîne d'information en continu, s'est montré combatif, répétant à plusieurs reprises que LCI n'avait plus d'avenir sur la télévision payante et serait fermée s'il n'obtenait pas gain de cause.
Nonce Paolini a rappelé que la chaîne, qui va fêter ses 20 ans le 24 juin prochain, avait été la première chaîne d'info en France. "Il fallait être visionnaire et audacieux pour créer une chaîne d'info continue", a-t-il dit en préambule avant de conclure, 45 minutes plus tard, que 20 ans n'était pas "un âge pour mourir". "Nous ne sommes pas un nouvel entrant. Nous sommes là depuis 20 ans. Nous ne créons pas une chaîne info. Nous émettons depuis 20 ans", a martelé pour sa part Catherine Nayl. Les équipes de LCI ont expliqué que si la chaîne sortait du "ghetto du payant", les magazines, sa spécificité éditoriale, seraient maintenus.
Nonce Paolini était venu avec une étude d'impact sous le bras, pour mesurer les conséquences tant sur les audiences que sur le marché publicitaire de l'arrivée de LCI sur le gratuit. Si les études publiées en mars dernier par Alain Weill montraient une forte déstabilisation du marché, celles dévoilées aujourd'hui par TF1 attestent l'exact contraire. "Le développement d'une chaîne d'information ne se fait pas au détriment des autres chaînes d'information. Il est faux de croire qu'il existe un marche fermé des chaînes d'info. Plus l'offre augmente, plus la consommation croît", ont insisté les orateurs. Ils estiment que LCI pourrait être à l'équilibre en 2019 avec 52 millions d'euros de chiffres d'affaires.
Le dirigeant de la Une a surtout concentré ses attaques sur Alain Weill, propriétaire de BFMTV, qui s'est personnellement et à plusieurs reprises engagé contre LCI. Comme au bon vieux temps de la guerre TF1/M6 ou TF1/Canal+, Nonce Paolini a pilonné le dirigeant de la première chaîne d'info de France. "Comment défendre que LCI n'ait pas sa place sur le clair ? Pour préserver la belle prospérité de BFMTV et i-TELE, il faudrait que LCI disparaisse ?", a lancé le PDG de la Une en mentionnant les bénéfices réalisés par le groupe NextRadioTV, quand LCI est déficitaire.
Parfois cassant, tant envers son principal concurrent qu'envers les membres du CSA, le PDG a rappelé que le groupe TF1 venait juste de revenir rentable, quand NextRadioTV et Canal+ affichaient des bénéfices confortables. "Qui peut imaginer que le CSA veut protéger les deux groupes télé les plus rentables du secteur ?", a osé le PDG de la Une en retournant des reproches longtemps faits à TF1. Multipliant les allusions à la venue de François Hollande dans le studio de Jean-Jacques Bourdin mardi matin, Nonce Paolini a dénoncé de façon très virulente le lobbying d'Alain Weill et des journalistes de BFMTV, "auto-proclamée première chaîne de France". Les dirigeants de LCI ont vivement critiqué la ligne éditoriale "sensationnaliste" de BFMTV. Prochain round mardi, avec les auditions cette fois de BFMTV et i-TELE qui ne manqueront probablement pas de répondre à Nonce Paolini.