Dernière ligne droite. Le vendredi 16 septembre dernier, un an et demi après avoir annoncé leur volonté de fusionner, les groupes Bouygues (TF1) et RTL Group (M6) ont officialisé l'abandon de ce rapprochement, avant même la décision finale de l'Autorité de la concurrence prévue le 17 octobre. Bertelsmann, la maison-mère du groupe M6, doit annoncer en ce début de semaine les futurs acheteurs.
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A présent, la situation se complique pour le groupe M6 puisqu'il entre dans une course contre la montre. En fin d'année, l'entreprise audiovisuelle de Nicolas de Tavernost doit se faire ré-attribuer ses fréquences ; son autorisation d'émettre s'arrête en mai 2023. Si cette réattribution a lieu, RTL Group sera contraint de garder le groupe M6 au moins jusqu'en 2028, en tant qu'actionnaire majoritaire. Ce calendrier favorise les repreneurs qui sont les moins actifs dans le secteur de l'audiovisuel français afin de faciliter le passage devant l'Autorité de la concurrence.
Selon "Capital", trois offres ont été déposées pour racheter le groupe M6. Celle qui arriverait en "pole position" est le billet composé du trio Stéphane Courbit, patron de la société de production Banijay, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM et propriétaire de "La Provence", et Marc Ladreit de Lacharrière, dirigeant de Fimalac*. Ils sont en concurrence avec l'alliance de Xavier Niel, à la tête d'Illiad et actionnaire du "Monde", et l'Italien Silvio Berlusconi et son groupe Media For Europe (ex-Mediaset). Daniel Kretinsky, milliardaire tchèque qui possède "Elle", "Marianne" et des parts au sein du "Monde", se positionne en tant qu'outsider.
Toujours selon le magazine économique du groupe Prisma Media, Patrick Drahi, patron d'Altice et des médias BFMTV et RMC, et Jean-Paul Baudecroux, propriétaire de NRJ, pourraient avoir déposé une offre de rachat. En revanche, Vincent Bolloré et Vivendi ne se seraient pas positionnés sur le dossier, selon "Bloomberg".
*Webedia, société éditrice de puremedias.com, est une filiale de Fimalac