Il comprend l'émotion suscitée, mais ne retire rien à son sketch. Le 6 avril dernier, pour le retour à l'antenne de "C'est Canteloup" dans une version confinée sur TF1, l'imitateur était revenu sur l'attaque au couteau de Romans-sur-Isère, dont l'auteur avait causé la mort de deux personnes. Prenant la voix du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, Nicolas Canteloup avait notamment plaisanté en évoquant l'absence d'attestation de sortie et en lançant : "Nous avons été intraitables. Il a donc écopé d'une amende de 135 euros". Une blague qui n'a pas été du goût des élus locaux, lesquels ont demandé des excuses.
Interrogé dans "Le Parisien" ce lundi, celui qui office aussi au quotidien sur Europe 1 revient sur la polémique. "On a éprouvé de la tristesse pour les familles touchées", confie Nicolas Canteloup, tout en relevant que le frère d'une des victimes lui a publiquement pardonné cette séquence.
L'homme à la cinquantaine de voix en profite pour rappeler la manière dont il conçoit son métier. "En temps normal, 80% de ma matière est sombre. Il faut la traiter avec discernement. Là, on s'est appuyé sur un rappel à l'ordre maladroit du préfet Lallement (le préfet de police de Paris avait déclaré que les personnes hospitalisées atteintes du Covid-19 avaient bravé le confinement, avant de s'excuser, ndlr). Il est nécessaire pour nous de trouver un angle et avec quelque chose de pas drôle, ce n'est pas simple".
Nicolas Canteloup estime avec le recul à propos de son sketch qu'il s'agit de la "liberté d'expression" et exprime ses regrets à l'égard des personnes qui ont pu être heurtées. "Je préfère que mon humour plaise plutôt que de décevoir. Si des gens n'ont pas compris ce sketch, je le regrette, mais je ne regrette pas de l'avoir fait, car je ne touchais pas aux victimes". Quelques lignes plus tôt, dans cette même interview, le professionnel avait déjà précisé : "On se moque des puissants, des décisions prises, des changements de stratégies, etc. Pas des victimes".