Une victime inattendue du coronavirus. Comme l'a rapporté l'AFP hier, le célèbre magazine coquin "Playboy" n'existera plus en version papier en raison des perturbations liées à la pandémie de Covid-19 qui ont affecté sa production. "Nous avons été contraints d'accélérer une discussion que nous avions déjà entamée en interne", a expliqué le directeur général de Playboy Enterprises, Ben Kohn, dans une lettre publiée mercredi sur le site du groupe. "Nous avons décidé que notre numéro du printemps 2020", attendu cette semaine, "serait le dernier de l'année aux Etats-Unis", a poursuivi le dirigeant. "Playboy" n'en a cependant pas totalement fini avec le papier et prévoit de publier, en 2021, des numéros spéciaux.
En difficulté depuis plusieurs années à l'image de l'ensemble du secteur de la presse érotique, le titre de presse fondé en 1953 par Hugh Hefner, décédé en septembre 2017, était déjà passé d'un format bimestriel à trimestriel en 2019. En janvier 2016, le concurrent de "Playboy", "Penthouse", avait pour sa part renoncé à son édition papier pour passer au tout numérique. Depuis plusieurs mois, "Playboy" s'est lui aussi concentré sur ses activités numériques, avec notamment le développement d'une offre de vidéos en ligne payantes.
Titre emblématique de la culture pornographique mondiale, "Playboy" a connu un pic de diffusion à 7 millions d'exemplaires en 1972, avant de perdre du terrain face à la croissance de la pornographie en ligne. Célèbre pour ses "covergirls", dont Marilyn Monroe, et à son logo en forme de lapin, la marque est désormais pilotée par la société d'investissement Rizvi Traverse.
La fin de "Playboy" en print intervient alors que les grandes plateformes pornographiques tentent de surfer sur la période de confinement, propice aux plaisirs solitaires. Le site PornHub, un des leaders du secteur, a ainsi offert une période d'abonnement premium à tous les résidents italiens avant d'étendre l'offre aux Français et aux Espagnols mardi. Son concurrent, XHamster, a proposé de son côté un abonnement premium jusqu'à fin mars aux habitants des régions du monde les plus durement touchées. Auparavant, le site avait indiqué que ses demandes d'abonnement avaient explosé suite aux premières mesures de confinement.
Pas en reste, le producteur français, Marc Dorcel, s'est présenté comme "le partenaire du télétravail depuis 1979", et a offert un accès gratuit à son offre de rattrapage et à ses chaînes TV. Le site Jacquie et Michel a également annoncé sur Twitter avoir offert quelques films gratuits à ses spectateurs pour les "aider dans leur télétravail et leur confinement".