Vivendi veut faire son grand retour dans les jeux vidéo. Après avoir cédé récemment ses parts dans l'éditeur Activision Blizzard pour se désendetter, le groupe de Vincent Bolloré a bien l'intention de réinvestir ce marché porteur. Hier, il a ainsi annoncé le lancement d'une offre publique d'achat (OPA) sur l'éditeur de jeux vidéo Gameloft. Dans un communiqué, Vivendi précise qu'il offrira six euros par action de l'entreprise, soit un peu plus de 20% de plus que son cours actuel.
Fondé en 2000 par Michel Guillemot, Gameloft est spécialisé dans le jeu vidéo sur smartphones. L'entreprise emploie près de 6.700 personnes pour un chiffre d'affaires de 233 millions en 2013 et revendiquait 700 millions de jeux téléchargés en 2014. Vivendi a commencé à monter à son capital à partir de l'automne dernier, annonçant notamment le 22 octobre dernier avoir acquis une participation de 10%. Grâce à des achats d'actions multiples, le groupe de Vincent Bolloré possède désormais plus de 30 % du capital de Gameloft, sans compter les résultats de son OPA à venir.
Ce raid de Vivendi ne pourrait être qu'une première étape. Parallèlement à son investissement dans Gameloft, Vivendi lorgne aussi sur son grand frère, Ubisoft. Dirigé par Yves Guillemot, le frère de Michel, ce géant français des jeux vidéo édite notamment "Les Lapins Crétins" et la saga "Assassin's Creed" et affichait 1,4 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2014.
A coup d'achats successifs d'actions, Vivendi s'est déjà adjugé 14,9% de son capital et pourrait être tenté d'en prendre prochainement le contrôle. Au plus grand dam d'Yves Guillemot, son PDG, qui cherche de nouveaux partenaires pour résister aux assauts de Vincent Bolloré. "Nous nous battrons pour conserver notre indépendance", a-t-il averti en octobre dernier. Pas sûr que cela suffise.